Le jeune quatuor Ebène réussit tous ses défis. Les quelques concerts qui les ont fait connaître, à Toulouse comme ailleurs, ont résonné comme des révélations. Le direct du « live » donnait à voir et à entendre la nécessaire cohésion qui doit nourrir le travail exigeant du quatuor à cordes, peut-être la plus parfaite des formations musicales. Il témoignait également d’une impressionnante maturité de ces quatre jeunes hommes qui plient leurs talents individuels à la discipline indispensable de cette pratique sans renoncer en rien à la fougue de leur engagement musical.
Leurs précédents enregistrements, dont un excellent album Debussy-Ravel-Fauré, n’avait pas manqué d’éveiller l’intérêt des mélomanes.
Ils abordent ici le répertoire dense et profond de Johannes Brahms. Leur réussite est totale. Ils plongent l’auditeur dans l’agitation fébrile du quatuor en do mineur dès les premières notes et ne le lâchent pas jusqu’à la plus ardente des conclusions. Le poco adagio de la « Romanze » démontre la sensibilité dont ils savent faire preuve.
La générosité juvénile qui est la leur dans l’exécution du quintette avec piano en fa mineur s’accompagne encore une fois d’une remarquable maturité. Ainsi, ils savent retenir leur fougue dans la si tentante entrée en matière de l’allegro initial, pour se lâcher dans un irrésistible presto final. Ils bénéficient là de la contribution lyrique et intense de l’excellente pianiste japonaise Akiko Yamamoto. Bravo à tous !
