Rentrée placée sous le signe du grand ballet classique pour le Ballet du Capitole avec la reprise du Corsaire au Théâtre du Capitole et de Giselle en tournée, mais avec des touches plus néoclassiques, signature de Kader Belarbi.
Nous avions pu découvrir lors de la création du Corsaire, cette relecture et cette réécriture aussi bien musicale que chorégraphique que nous proposait le chorégraphe. Et cette découverte s’accompagna d’un pur plaisir esthétique. Beauté des décors et des costumes : oubliés les tutus anachroniques pour les danseuses pour les habiller de gaze et de mousseline plus en accord avec l’orientalisme, si à la mode lors de la création du ballet de Joseph Mazilier en 1856. Beauté de la chorégraphie qui utilise toujours la grammaire classique mais dans le dessein de renouveler la tradition avec des danseurs d’aujourd’hui. Comme nous l’avait confié le chorégraphe : « Le respect de la tradition n’interdit pas d’adapter, d’innover et de donner un sens plus contemporain à l’œuvre du passé ».
Le Corsaire dans la chorégraphie de Kader Belarbi avec Maria Gutierrez et Davit Galstyan
© Francette Levieux
Innovation dans la musique également, puisque si la partition d’Adolphe Adam est bien présente tout au long de l’œuvre, Kader Belarbi et David Coleman y ont mêlé des œuvres de Arenski, Lalo, Massenet et Sibelius, rajout qui ne dénature en rien la partition originale, mais la souligne et l’explicite. C’est ce même David Coleman qui sera à la tête de l’Orchestre du Capitole, pour conduire cette œuvre musicale « revisitée », tout comme l’est la chorégraphie.
Ce ballet épique, inspiré par le poème de Lord Byron, The Corsair, met en exergue toute la virtuosité du corps de ballet et des solistes. Les danseurs du Ballet du Capitole trouvent là toute la dimension d’un grand ballet qui leur permet d’exprimer à la perfection la grâce et la rigueur d’une œuvre classique revue à la manière de notre siècle.
Ce ballet aura (enfin !) les honneurs de la capitale : les 20, 21 et 22 juin Le Corsaire partira à l’assaut du Théâtre des Champs-Elysées, et sera accueilli avec le succès qu’il mérite, nous en sommes persuadés.
En parallèle aux répétitions du Corsaire, les danseurs répètent le grand ballet classique par excellence, Giselle, « revisité » lui aussi lors de la dernière saison et qui sera donné les 16 et 17 novembre à l’Opéra Berlioz/Le Corum à Montpellier, et le 26 novembre à la Maison de la Culture d’Amiens.