Disques

Schumann en famille

Un extraordinaire vent de liberté et d’imagination nourrit toute la musique de chambre de Schumann. Ses trois trios pour piano, violon et violoncelle explorent les mondes secrets et familiers du compositeur. L’album de deux CDs que vient de publier EMI Classics complète ces trois chefs-d’œuvre avec les « Etudes in canonic form » op. 36, originalement écrites pour piano à pédalier, dans la version transcrite pour trio par Theodor Kirchner (1823-1903), et les Fantasiestücke op. 88 qui rassemblent les pages éparses d’un  trio inachevé datant de 1843.

Trois artistes attachants et très impliqués en sont les interprètes inspirés. Autour du grand pianiste norvégien Leif Ove Andsnes, un familier de la Ville rose, se retrouvent le violoniste Christian Tetzlaff et sa sœur, la violoncelliste Anja Tetzlaff. A l’écoute de leurs prestations, on les imagine très proches les uns des autres. Comme jouant pour eux-mêmes, en famille. Aucun d’entre eux n’essaie de tirer la couverture à soi. En ce sens, l’équilibre sonore aussi bien qu’expressif est proche de l’idéal. Et puis ils s’approprient ces partitions vibrantes avec une gourmandise communicative.

Les interprétations de ces trois artistes s’apprécient aussi bien dans les détails, soignés, subtils, raffinés, que dans la durée de chaque pièce. A cet égard, la conduite du premier trio op. 63 reste exemplaire. Chaque phrase, chaque développement se déploie dans une chaleureuse respiration. Privilégiant la lumière, ces musiciens aguerris sont au service de la poésie contrastée, si caractéristique de Schumann. Toute la structure d’ensemble de cette partition admirable se tend vers le mouvement final, « Mit Feuer » (Avec feu), qui bénéficie d’un éclat éblouissant. La même ferveur parcourt les deux autres trios qui conservent néanmoins leurs spécificités. Ainsi la fantaisie rêveuse du deuxième trio et l’angoisse qui affleure dans le troisième sont habilement soulignées. Les Etudes canoniques ainsi que les Fantaisiestücke, mettent en valeur les qualités individuelles de chaque interprète et la clarté de leur association. L’intimité règne en maître.

Partager

La brillante saison 2025-2026 de l’Orchestre national du Capitole
Le 22 mai dernier, les responsables de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse ont dévoilé le contenu de la nouvelle saison devant les représentants de la presse puis devant les fidèles abonnés.
Dans le cœur toxique du Moyen Orient
Les fous de Dieu et les Princes de l’or noir ne pourront rien contre la détermination de la Commandante de la Crim de Marseille
L’insoutenable absence
L’indicible douleur de la chaise vide
La Staatskapelle Dresden, Tugan Sokhiev et Sol Gabetta : un trio de rêve
Pour le dernier concert de sa saison, le 28 mai dernier, l’association Les Grands Interprètes a invité l’une des plus prestigieuses phalanges symphoniques de la scène internationale, l’Orchestre de la Staatskapelle de Dresde.
La 17ème édition de Passe ton Bach d’abord : « À l’Improviste ! »
Créé en juin 2008 par Michel Brun accompagné de l’Ensemble Baroque de Toulouse, le festival propose pendant trois jours des évènements autour de la musique de Jean-Sébastien Bach dans des lieux inattendus, insolites et patrimoniaux de Toulouse.
Le Vaisseau wagnérien vogue sur ses mers
DECCA nous livre une interprétation majeure du Vaisseau fantôme