Danse

Terpsichore s’invite aux Jacobins

After Th Quake - Chorégraphie : Lorenzo Misuri

Les 4 et 5 juillet derniers, le Couvent des Jacobins a vécu des moments de grâce d’une intensité lumineuse. En partenariat avec l’Opéra national du Capitole de Toulouse, il accueillait le Ballet, placé sous la direction de Beate Vollack, de la prestigieuse institution lyrique toulousaine dirigée par Christophe Ghristi. C’était déjà un évènement et peut-être bien une grande première. Mais ce n’était pas tout. En effet, à cette occasion, Beate Vollack donnait « la parole » à cinq danseurs de sa Compagnie désireux de nous montrer leur talent de… chorégraphe. Une initiative qu’il convient de saluer car elle permet de faire émerger de véritables et saines vocations.

Dans tous les cas le public a répondu largement présent aux quatre représentations qui lui étaient proposées.

Energetic Push – Chorégraphie : Mia Li et Tim Morgenstern

C’est dans la Salle capitulaire que s’ouvre ce spectacle avec quatre chorégraphies signées respectivement Lorenzo Misuri (After The Quake), Tim Morgenstern (Moon), Aleksa Zikic (How Far) et, seul chorégraphe invité, Francesco Paolino (Nothing Has Hurt Me More). Le ton est donné, l’originalité, l’invention et la créativité sont au pouvoir. Les mouvements sont fluides, les enchaînements sculptent des figures aériennes dans lesquelles les corps s’étirent, s’élancent, se mêlent, se choquent, s’affrontent, s’attirent irrésistiblement aussi. Ces binômes, souvent fille et garçon, semblent tracer les lignes singulières des relations humaines dans ce qu’elles ont de plus charnelles et sensuelles. Parfois une juste émotion nous submerge à l’improviste. Un exemple ? Moon de Tim Morgenstern dansé par Nina Queiroz et Anatole Coste, un pas de deux qui fait un clin d’œil à la célèbre Invocation à la Lune de Rusalka dans l’opéra éponyme de Dvorak. L’admiration d’un jeune homme pour l’astre nocturne éblouit par sa délicatesse et sa générosité.

How Far – Chorégraphie : Aleksa Zikic

En parlant de générosité nous n’en étions qu’à nos débuts car la suite fut un véritable feu d’artifice en la matière. Délaissant la Salle capitulaire, le public est invité à se rendre dans le Cloître où nous attendent 12 danseurs pour Energetic Push, une chorégraphie co-signée Mia Li et Tim Morgenstern. Les corps sont à la fête en une déambulation pleine… d’énergie savamment orchestrée et maîtrisée. En parlant de déambulation, Beate Vollack nous invite ensuite à… bouger, les deux ballets suivants se passent dans le Jardin du Cloître. Ne restez pas assis ou immobile, changer d’angle de vision, déplacez-vous, nous demande la Directrice de la danse. Et comme elle a raison. Les deux ballets suivants : In Her Presence de Mia Li et Inquieto de Philippe Solano animent le magnifique jardin dans toute sa géométrie et ses perspectives. Changer de place pour le spectateur revient à changer de spectacle tant la fougue de cette Compagnie circule en ce lieu, notamment pour In Her Presence, un ballet réservé à 12 danseuses dans une chorégraphie qui n’est pas sans évoquer quelque cérémonie de la Grèce antique. Superbe !

Inquieto – Chorégraphie : Philippe Solano

Immense succès, follement applaudi par un public dont une bonne partie, à ce que j’ai entendu, voyait le Ballet du Capitole pour la première fois. Un spectacle jubilatoire nous montrant des interprètes dont le talent vient d’être récompensé par le Prix de la Meilleure Compagnie chorégraphique de la saison 24/25. Tout est dit !

Robert Pénavayre

Photos : Couvent des Jacobins – Monuments de Toulouse@ David Herrero

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