Danse | Festivals

Un sidérant mariage du flamenco et de la musique baroque

Origen, La Semilla de los Tiempos

En ce 10 juillet 2025, le Mirador del Castell du Festival Peralada accueille, pour la première fois en Catalogne espagnole, le spectacle Origen, la Semilla de los Tiempos, une coproduction entre l’Accademia del Piacere, le Ballet Flamenco d’Andalousie et le Théâtre de la Maestranza de Séville.

Origen.La Semilla de los Tiempos

Le sujet est vaste et ambitieux : comment un dialogue entre le passé et aujourd’hui au travers de la danse et de la musique peut nous raconter l’histoire d’une identité et de sa mémoire, celle du flamenco.  Du Siècle d’Or au 21e siècle, en une rhapsodie* éblouissante de cohérence, d’inventivité, d’intelligence, sept tableaux vont explorer devant nous comment ces graines (las semillas) semées par la musique de cette vaste période ont pu germer ensuite dans la danse flamenca. Quatorze danseuses et danseurs, dont Patricia Guerrero, directrice et soliste du Ballet Flamenco d’Andalousie, ont littéralement incendié le Mirador, scandant cette histoire par des zapateados d’une précision autant horlogère que frénétique. Les costumes magnifiques, signés Pablo Arbol et les lumières fascinantes d’Olga Garcia achèvent de transformer ce spectacle en une magie visuelle et sonore confinant parfois à la transe.

La soprano Quiteria Munoz et l’Accademia del Piacere

Cette sidération vient également de l’accompagnement musical de ce ballet. C’est l’Accademia del Piacere, dirigée par le gambiste Fahmi Alqhai qui est à la manœuvre : neuf musiciens comptant parmi les plus grands virtuoses de la musique baroque, auxquels il convient d’ajouter la soprano Quiteria Munoz, le guitariste flamenco Dani De Moron et la chanteuse de l’Accademia del Piacere, Amparo Lagares Diaz. Des tableaux s’imprègnent immédiatement dans les mémoires, celui du cortège religieux précédé d’un moine aux troubles pensées, celui du bal dans une Venise imaginaire, le solo de Patricia Guerrero accompagné par la seule viole de gambe de Fahmi Alqhai, etc. Un ballet somptueusement dansé, réglé, chorégraphié et vécu par des artistes de tout premier plan, au sommet de leur art et de leur science. Un ballet imposant à nos yeux toute l’éternelle actualité et modernité du flamenco.

Une longue standing ovation est venue saluer cette unique soirée qui déjà marque l’édition 2025 du Festival Peralada.

Robert Pénavayre

Photos : Festival Peralada

  • rhapsodie : l’Académie Royale Espagnole définit la rhapsodie comme une pièce musicale formée de fragments d’autres œuvres et d’airs populaires.

Partager

Du grand piano aux Planètes
Le 5 novembre, le chef américain Ryan Bancroft a remplacé Tarmo Peltokoski souffrant à la tête de l’Orchestre national du Capitole et le jeune pianiste russe Roman Borisov a fait des débuts prometteurs à Toulouse.
BALLET DU CAPITOLE – UN MAGNIFIQUE HOMMAGE MUSICAL A RAVEL
Daphnis et Chloé – Chor. Thierry Malandain – © David Herrero Dans les nombreuses manifestations qui célèbrent le 150ᵉ anniversaire de la naissance de Maurice Ravel, le Théâtre National du Capitole nous a présenté un spectacle en forme d’hommage avec deux ballets illustrant les pages emblématiques du compositeur basque :
Concert d’ouverture en apothéose
Le 3 novembre dernier, Les Grands Interprètes présentaient le premier concert de leur 40ème saison.
Rose Naggar-Tremblay illumine les abimes haendéliens
« Je chante Haendel avec une voix wagnérienne qui bouge aussi rapidement qu’un soprano colorature » Rose Naggar-Tremblay
Le feu sous la glace
Le concert du 30 octobre dernier donné par l’Orchestre national du Capitole a enthousiasmé un public nombreux et conquis.
Le Concert de La Loge invité des Grands Interprètes
Le 8 novembre prochain, dans le cadre de la saison des Grands Interprètes, Le Concert de La Loge, dirigé par le violoniste Julien Chauvin, s’associe avec l’ensemble vocal La Sportelle et quatre grands chanteurs solistes pour célébrer Mozart.