Trois symphonies de jeunesse (mais comment pourrait-il en être autrement ?) de Mozart paraissent sous le label Virgin dans une interprétation qui ne saurait passer inaperçue. Le tout jeune chef d’orchestre et compositeur Jérémie Rhorer y dirige son ensemble baptisé Le Cercle de l’Harmonie.
Née en avril 2005, cette très neuve formation s’est donné comme tâche de servir le répertoire lyrique et symphonique de la fin du 18ème siècle, Mozart et Haydn bien sûr, mais aussi son équivalent français. Ces trois symphonies n° 25, 26 et 29 d’un adolescent de dix-sept ans, sonnent comme hantées par le « Sturm und Drang » ambiant. Le jeune chef insuffle à ces partitions une énergie, une force rythmique, que l’on ne soupçonnait pas toujours. L’équilibre orchestral se dégage complètement de la confortable moquette de cordes à laquelle nous avaient habitués les interprétations du passé.
Les vents retrouvent une verdeur et une prééminence impressionnante. Les arêtes vives, les phrasés resserrés animent le discours qui devient volontaire et souvent dramatique. Ce n’est peut-être pas la seule façon possible d’interpréter Mozart, mais elle découvre un aspect longtemps négligé de l’enfant génial qui jette ici sa perruque par dessus les moulins.
