Volontairement absent des studios afin de ne pas « concurrencer » son père, Carlos Kleiber, considéré comme le plus grand interprète de cet opéra, sera tout de même immortalisé par le DVD.
Côté CD, deux versions s’imposent. Bien sûr, il y a celle enregistrée en 1954 par… Erich Kleiber à la tête de l’indétrônable Philharmonique de Vienne. Toute la grande, l’authentique, la vraie tradition viennoise est là. Et nulle part ailleurs. La distribution est dominée par le Baron Ochs, tout simplement parfait, de Ludwig Weber et par l’Octavian de Sena Jurinac, dont le timbre se marie à merveille avec ce rôle d’adolescent turbulent et impatient.
Si Maria Reining n’est plus à son zénith dans la Maréchale, si le timbre d’Hilde Gueden peut gêner quelques puristes dans Sophie, reste tout de même une perle avec le Chanteur italien : Anton Dermota en personne. Excusez du peu !
Plus récente (1969), la version live de ce Chevalier prise à Salzbourg est dirigée par le Docteur Böhm, l’un des plus grands straussiens de l’Histoire. Toute la sensibilité de cet immense chef fait surface dans cette vision formidablement théâtrale.
Encore une fois, le Philharmonique de Vienne fait ici des merveilles inimaginables. Christa Ludwig est une Maréchale au timbre automnal en harmonie parfaite avec ce personnage rattrapé par le Temps.
Tatiana Troyanos est juste fulgurante et irrésistible dans Octavian, l’un des plus beaux immortalisés par le disque. Theo Adam, que l’on n’attendait pas forcément dans le rôle du Baron, déploie une élégance peu fréquente dans ce personnage. Dommage que la Sophie d’Edith Mathis ne soit pas tout à fait à ce diapason. En tout état de cause, cette dernière réserve n’a rien de rédhibitoire. Cette version est majeure !