Danse

Quand Rossini se mêle du Déluge

Odyssud Blagnac vient d’offrir au public trois représentations de l’une des œuvres majeures du chorégraphe français Thierry Malandain, directeur du Centre chorégraphique national de Biarritz. Cette œuvre, Noé, a été créée à San Sebastian en janvier 2017. Où il est question bien sûr du Déluge, non pas pour illustrer stricto sensu l’événement rapporté dans la Genèse, mais plutôt pour parler d’Humanité, de son devenir, d’environnement aussi…

On imagine bien en creux une allusion sincère à la régénération de l’Homme, aujourd’hui englué dans des contraintes qu’il ne maîtrise plus et prisonnier d’une planète qui le rejette. Si ce n’est pas d’actualité…

Le Malandain Ballet Biarritz danse « Noé » – Photo Olivier Houeix –

Sans nous imposer une vision qui serait par définition castratrice, le chorégraphe propose un ballet sur une musique intensément religieuse ; la Messa di Gloria de Gioacchino Rossini. Nous restons donc entièrement dans le thème mais il convient d’ajouter que cette messe, liturgique par définition, écrite en 1820, relève du style napolitain et ne ressemble en rien à la rigueur et à l’austérité de ses homologues d’obédience protestante. De ce fait, nourrie au soleil de la Méditerranée, celle-ci, sans s’apparenter à un opéra, n’en recèle pas moins toute la chaleur, la couleur, la vibration et parfois l’érotisme des œuvres lyriques du compositeur d’un certain Barbier de Séville. Tout cela nous allons le retrouver sur scène, magnifié par les 22 danseurs du Malandain Ballet Biarritz.

Miyuki Kanei et Daniel Vizcayo dans « Noé » – Photo Olivier Houeix –

Si le spectacle en fait débute avec un chœur a cappella extrait du Stabat Mater de Rossini (enregistrement dirigé par Carlo Maria Giulini), toute la suite sera bien sur cette Messa di Gloria dans l’enregistrement magnifique dirigé par Sir Neville Marriner avec les voix exceptionnelles de Sumi Jo, Anne Murray, Raùl Gimenez, Francisco Araiza et Samuel Ramey (excusez du peu !). D’une fluidité « aquatique » parfaite, négligeant à bon escient le surjeu afin de laisser s’accomplir sereinement cette longue marche vers la naissance d’un nouvel Adam, glissant dans sa grammaire quelques clins d’œil au grand classicisme, la chorégraphie de Thierry Malandain, servie par des danseurs somptueux de discipline, de musicalité, d’énergie, de présence, de virtuosité aussi, nous laisse éblouis, comme happés par la sincérité et l’évidence du propos. Emmanuel Gaillard, directeur d’Odyssud, fidèle à ses choix exigeants, vient de nous donner à voir encore une fois l’une des œuvres majeures de l’école française de danse.

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