Festivals

Musiques d’hier et d’aujourd’hui

Le compositeur londonien Thomas Adès connaît une ascension fulgurante. Né en 1971, il est déjà l’auteur d’un grand nombre d’œuvres aussi bien instrumentales, orchestrales que vocales, dont plusieurs opéras, et pratique également le piano et la direction d’orchestre. Le 13 août dernier, il dirigeait au Usher Hall le splendide Orchestre de Chambre d’Europe dans un programme original.

L’ouverture « Namensfeier » de Beethoven, qui débute le concert, ne fait pas partie des œuvres les plus fréquemment programmées de Beethoven. Elle est même la moins jouée des ouvertures « non théâtrales » du compositeur. Thomas Adès y déploie une grande énergie, une précision au scalpel que l’orchestre, brillant et très réactif, suit à la perfection. Par un vibrato très modéré des cordes, le chef obtient un son et une dynamique proches des grandes phalanges « baroques » du moment.

Suit une exécution ardente de la suite « Pulcinella » de Stravinski. Thomas Adès en réalise comme une véritable analyse aux rayons X, parfois un peu désincarnée. L’orchestre répond à la perfection, malgré quelques tempi vertigineux, comme celui de la Toccata.

Le compositeur et chef d’orchestre britannique Thomas Adès

( Photo: Nigel Luckhurst)

Un grand bravo à l’excellent trombone solo qui anime le Duetto avec panache et esprit.

La seconde partie du concert s’ouvre sur une splendide exécution du concerto pour violon et orchestre de Thomas Adès lui-même, « Concentric Paths » (Chemins concentriques), joué en soliste par le créateur et dédicataire de l’œuvre, Anthony Marwood. Œuvre forte, intense, souvent dramatique dont le premier mouvement « Rings » (Anneaux), chargé émotionnellement, sonne avec une violence qui évoque parfois une sorte de synthèse entre Prokofiev et Berg. Le soliste soutient un discours dense souvent ponctué par de puissants commentaires de l’orchestre, comme dans le deuxième mouvement « Paths » (Chemins). Le troisième volet, « Rounds » (Cercles), fait exploser le rythme et l’harmonie. Voici une partition belle et forte qui s’impose d’elle-même. Un grand bravo au soliste Anthony Marwood, le seul à avoir exécuté cette œuvre depuis sa création en septembre 2005.

De la superbe troisième symphonie de Jean Sibelius qui conclut le programme du concert, Thomas Adès nous donne une version radicale, acérée, implacable. Il ne se cantonne pas dans les demi-teintes, dissipe quelque peu les brumes nordiques qui accompagnent souvent les partitions du compositeur finlandais. Une noirceur inquiétante hante tout l’andantino central, mouvement pivot de cette œuvre étrange et belle.

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