Au printemps de sa quarantaine, le ténor péruvien consacre un entier récital à un programme qui semble avoir été écrit pour lui. Et pourtant, il s’agit du répertoire d’opéra-comique du 19ème siècle.
Sur le thème de l’amour (c’est le titre de cet album), Juan Diego Flórez réunit Adrien Boieldieu (La Dame blanche), Georges Bizet (La jolie fille de Perth), Gaetano Donizetti (La Favorite), Hector Berlioz (Les Troyens, qui ne sont pas un opéra-comique, mais ici il s’agit simplement de l’air de Iopas « Ô blonde Cérès »), Adolphe Adam (Le Postillon de Longjumeau), Léo Delibes (Lakmé), Jules Massenet (Werther), Ambroise Thomas (Mignon), Jacques Offenbach (La Belle Hélène) et Charles Gounod (Roméo et Juliette). Un passionnant panorama et un formidable festival !
Qui, aujourd’hui, mieux que cet exceptionnel artiste peut interpréter ces airs avec autant de sensibilité, de musicalité, de phrasé, de style, de perfection dans la prosodie et de maîtrise d’une tessiture souvent meurtrière ? La réponse est sans appel. Personne ! Voilà pourquoi tous les amateurs d’opéra étaient impatients de voir ce programme enfin gravé pour toujours. Alors, bien sûr, comme rien n’est parfait dans ce bas monde, et par souci d’objectivité, on pourra, effectivement, porter une oreille nuancée sur Roméo et Werther quant à la couleur, à la dynamique et à l’ambitus requis. C’est vrai. Mais vraiment tout le restant est somptueux. Avec, malgré tout, au sommet de cet album, la cavatine, et ses vocalises vertigineuses, de Georges Brown extraite du second acte de La Dame blanche. Un ténor à son zénith !
Superbement accompagné par Roberto Abbado à la tête de l’Orchestre et des chœurs du Teatro Comunale di Bologna, ce récital capté en 2013 est un must indispensable à toute discothèque opératique.
