Disques

Monument discographique à la gloire d’un génie

Disparu à l’âge avancé de 88 ans en 1971, Igor Stravinski marque définitivement l’Histoire de la musique de son empreinte, celle d’un géant et, comme l’exprime Richard Taruskin dans la très belle plaquette qui accompagne ce coffret, il est « le dernier de son espèce ». A ce titre, Richard Taruskin relate cette scène entre Igor Stravinski et Mme Schönberg, peu de temps après la disparition de son mari. Agenouillé devant le masque de mort d’Arnold Schönberg, il s’est signé puis, en se relevant, il se tourne vers Mme Schönberg et lui dit : « Maintenant je suis seul ». En effet, il est seul face à des camps adverses qui s’affrontent avec parfois peu de courtoisie…

Alors que les compositions de Boulez, Britten et autres sont jouées de manière confidentielle, celles d’Igor Stravinski occupent rapidement les salles de concert comme celles d’opéra. Et même en cela, encore aujourd’hui, Stravinski, sans successeur aucun, est unique. Il est unique aussi dans le fait d’avoir immédiatement séduit le public et non pas seulement une caste plus ou moins académique. Si l’Oiseau de feu et Diaghilev lui entrouvrent les portes du succès, c’est assurément le coup de génie du Sacre du Printemps qui ancre à jamais Stravinski dans le gotha de l’Histoire musicale.

D’ailleurs, les fastes du centenaire de la création de cette œuvre, en 2013, affirment bien haut et fort l’importance de cette composition. Adoptant le dodécaphonisme sur la fin de sa carrière, dans les années 60 du siècle dernier, Igor Stravinski signe un corpus très varié allant de la musique de ballet à la musique symphonique, de la musique de chambre à la musique concertante, de la musique pour soliste instrumental à l’opéra.

Et c’est bien l’une des grandes richesses du présent coffret que de nous faire parcourir toutes ces formes musicales. L’autre richesse réside bien sûr dans les interprétations retenues. En effet, nous pouvons ici entendre les plus grands orchestres (Chicago, Cleveland, London Symphony Orchestra, Royal Concertgebouw Orchestra, London Philharmonic, Berliner Philharmoniker, Philharmonia Orchestra, etc.) dirigés par… les plus grands chefs : Boulez, Chailly, Abbado, Bernstein, Levine, pour ne citer qu’eux. Impossible d’entrer ici dans le détail de cette foultitude d’interprètes, qu’ils soient artistes lyriques, pianistes, violonistes, etc.

Des enregistrements légendaires vous attendent en fin de parcours. Il s’agit du Concerto pour violon enregistré en 1935 par Samuel Dushkin et l’Orchestre Lamoureux, dirigé par… Stravinski ; la fameuse Histoire du Soldat, conduite en 1962 par Igor Markevitch avec, entre autres légendes, le Narrateur de Jean Cocteau et le Diable de Peter Ustinov ; le Petrushka capté en 1957 sous la direction d’Ernest Ansermet à la tête de l’Orchestre de la Suisse Romande ; Le Sacre du Printemps de 1956 sous la baguette de Pierre Monteux (créateur de l’œuvre) face au Paris Conservatoire Orchestra ; enfin un autre Sacre, dans sa version pour deux pianistes, ici Martha Argerich et Daniel Barenboim enregistrés en 2014. Quelques pépites dans un trésor fabuleux enregistré sur une durée de 80 ans ! A découvrir de toute urgence ! Et puis, Noël approche…

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