Alain Lacroix, directeur du Festival Toulouse d’été, vient de nous offrir une soirée de rêve… et de découverte.
Adriana Kucerova rayonnante recevant les ovations d’un public comblé (photo Ch. Lopez)
Dans le cadre ô combien prestigieux des Jacobins, il avait invité la jeune soprano slovaque Adriana Kucerova pour l’unique récital qu’elle donnait dans ce merveilleux cloître, entre deux représentations d’Hänsel und Gretel à Glyndebourne.
Accompagnée au piano par un compatriote, Robert Pechanec, Adriana Kucerova avait inscrit à son programme une première partie entièrement consacrée à des mélodies écrites par des compositeurs de son pays : Antonin Dvorak, Mikulas Schneider-Trnavsky et Jevgenij Irsai. De ce dernier, il faut souligner l’étonnant « Menuet sur l’île », une composition pour voix, chuchotement, applaudissements et piano, une pièce écrite en 1994, relativement développée et faisant appel à une construction scénique dramatique rare dans ce type de répertoire.
En seconde partie, les amateurs d’opéras furent à la fête avec des extraits de l’Alcina de Haendel, des Noces de Figaro de Mozart, de la Manon de Massenet et du Don Pasquale de Donizetti.
Dans ce répertoire, toute l’étendue du talent de cette jeune soprano s’exprime. Nous découvrons alors une voix au timbre lumineux, une musicienne hors pair sachant infléchir sa ligne de chant dans de subtiles dynamiques, le contrôle du souffle et l’appui autorisent un ample phrasé, l’émission est ronde sur toute la tessiture et la projection largement suffisante pour ces ouvrages.
Robert Pechanec et Adriana Kucerova le 24 juillet 2008 au Cloître des Jacobins
(photo Ch. Lopez)
Largement plébiscitée par le public, la soprano accorda en bis un délicieux « O mio babbino caro » du Gianni Schicchi de Puccini ainsi qu’une autre mélodie de son pays natal. Standing ovation méritée !
Physique de star du 7ème art, voix de diva, Adriana Kucerova s’envole aujourd’hui vers une carrière internationale qui la conduit d’ores et déjà vers les plus grandes scènes de la planète.
Apprécions donc à sa juste valeur l’immense privilège que nous a donné le festival Toulouse d’été de la rencontrer.