Le plus ancien des festivals français consacrés au piano fête cette année un anniversaire important. Voici en effet trente années que la magie du cloître des Jacobins opère en ouverture de la saison musicale toulousaine. La conjonction du lieu et de son contenu sonore a acquis un statut de légende.
Le grand Leon Fleisher ouvre le
festival avec un récital (03/09) et
un concert symphonique (05/09)
@ Joanne Savio
A l’heure des bilans qui accompagnent généralement les grands anniversaires, comment ne pas remercier les artisans infatigables de cette fête du piano, Catherine d’Argoubet et Paul-Arnaud Péjouan-Cassanelli. Force est de constater que les années n’ont en rien émoussé leur enthousiasme et la fraîcheur de leurs initiatives. Les éléments essentiels qui font l’originalité de Piano aux Jacobins sont multiples et résident dans la coexistance entre fidélité et ouverture. Au cours des années, le public du festival a ainsi pu nouer des relations privilégiées avec les grandes légendes du clavier, les Nikita Magaloff, les Vlado Perlemuter, aujourd’hui disparus, les Nelson Freire ou les Aldo Ciccolini, artistes actuellement au sommet de leur art.
Ce même public a été convié à la découverte des nouveaux talents, et ceci dès leurs premières apparitions sur les estrades : Hélène Grimaud, Nelson Goerner, Till Fellner, pour ne citer qu’eux, ont connu à Toulouse parmi leurs premiers succès.
Et puis, n’oublions pas l’initiative généreuse et féconde des commandes passées par le festival aux compositeurs d’aujourd’hui, ceci depuis l’année 1999. Dix années de créations originales dont on fête également un anniversaire significatif en 2009
Une trentaine de concerts pour trois décennies
L’édition 2009 de Piano aux Jacobins se montre à la hauteur de l’événement avec une trentaine de concerts, non seulement hébergés dans le célèbre cloître, mais également répartis dans les lieux les plus divers de la ville rose : Halle-aux-Grains, l’auditorium Saint-Pierre des Cuisines, la Cité de l’Espace, le Musée des Abattoirs. Deux concerts de prestige associeront le piano à l’orchestre.
Le jeune pianiste David Fray –
© Sumyo Ida – Virgin Classics
Le 5 septembre, l’Orchestre du Capitole et Tugan Sokhiev accompagneront ainsi Leon Fleisher et le 11 septembre, l’Orchestre Symphonique de Barcelone et National de Catalogne (dirigé par Eiji Oue) fera de même avec Nicolaï Luganski.
Les grands noms du clavier seront présents : Leon Fleisher, en concert et en récital, Jean-Efflam Bavouzet, Till Fellner, Nicholas Angelich, Nelson Freire, Joaquin Achucarro, Boris Berezovsky, Elisabeth Leonskaja, Christian Zacharias, David Fray, Nelson Goerner, Stephen Kovacevich, Claire Désert, Philippe Bianconi, Nicolaï Lugansky, Dana Ciocarlie. De nouveaux talents se produiront également : Ramin Bahrami, Martin Helmchen, Toros Can, Simon Zaoui.
Le jazz sera animé par les cartes blanches à Franck Avitabile, Jacky Terrasson, Randy Weston, Tigran Hamasyan, Philippe Leoge, alors que Alberto Neuman illustrera le tango.
Le compositeur en résidence auprès de l’Orchestre du Capitole, Karol Beffa, réalisera une improvisation sur le film « L’Aurore » de Murnau.
Les organisateurs du festival ont de nouveau fait appel à Bruno Mantovani pour la commande d’une œuvre originale pour cette 30ème édition. Cette œuvre intitulée « Le livre de Jeb » sera interprétée par Jean-Efflam Bavouzet.
Le célèbre architecte Paul Andreu, réalisateur du somptueux Opéra de Pékin, sera associé à cette édition qu’il illustrera de son grand talent de plasticien.