Roberto Alagna sera Turiddu et Canio
Le challenge est bien à l’image du personnage Roberto Alagna.
Interpréter dans une même soirée deux opéras emblématiques de l’école vériste : Cavalleria Rusticana et Pagliacci, qui plus est à Orange et malgré l’exceptionnelle acoustique des lieux, relève tout de même d’un pari téméraire. Il en a relevé d’autres !
Pour l’accompagner dans cette aventure, Raymond Duffaut met, face à lui, un autre tempérament explosif, une gloire de la musique française, le chef d’orchestre Georges Prêtre. Du haut de ses 85 printemps, c’est peu de dire combien toute la problématique lyrique lui est familière. Leur amicale confrontation est passionnante. Mais attention, il serait vraiment réducteur, et injuste, de limiter les premières représentations in loco des œuvres de Mascagni et Leoncavallo, à ces deux seuls interprètes.
En effet, Raymond Duffaut nous réserve des distributions de rêve.
Jugez plutôt. Santuzza sera Béatrice Uria Monzon (on imagine à peine le duo de Cavalleria !!!!!!), et quel bonheur de retrouver dans un rôle court certes, celui de Mamma Lucia, l’immense Stefania Toczyska, quant à Lola, ce ne sera rien de moins qu’Anne-Catherine Gillet. Excusez du peu !
Le chef d’orchestre Georges Prêtre
Et dans Pagliacci, que dire de la luxueuse Nedda d’Inva Mula ? Nous sommes bien dans des distributions digne du Met ou du Covent Garden. D’autant que Silvio a été confié à Stéphane Degout, Beppe à Florian Laconi et les rôles de Tonio et Alfio au baryton Seng-Hyoun Ko. Des distributions d’anthologie !
Dans la fosse officiera l’Orchestre National de France et la production sera signée Jean-Claude Auvray.
Quand on pense qu’il reste encore quelques places dans toutes les catégories…
