Festivals

L’orgue d’hier et d’aujourd’hui

Du 5 au 16 octobre prochains, le festival international Toulouse les Orgues place, pour la 16ème fois, toute la ville rose sous le signe de l’instrument-roi et de toutes sortes de déclinaisons, au gré d’une imagination sans limite. L’édition 2011 se veut une rupture avec l’image traditionnelle de l’orgue dont elle affiche toute la modernité grâce à une programmation d’une audacieuse originalité.
Le festival 2011 s’inscrit dans un projet européen baptisé « Connecting Arts, Le Festival d’Orgue européen ». Toulouse et trois autres villes d’Europe : Utrecht (Pays-Bas), Copenhague (Danemark), Malmö (Suède), ont décidé de mettre en commun idées, artistes et moyens pour placer l’orgue au cœur de créations ambitieuses. SUSPEND’S, création toulousaine et exemple du genre, allie danse aérienne sur cordes, improvisations à l’orgue, performance visuelle mêlant peintures projetées et vidéos mixées en temps réel. D’autres créations font dialoguer orgue et trompette pour un esprit jazz, puis orgue et nyckelharpa (instrument à cordes et à touches) pour un spectacle « musique folk suédoise & Bach ».

Le facteur d’orgues toulousain

Aristide Cavaillé-Coll dont on célèbre le bicentenaire de la naissance

 

Le compositeur Jehan Alain, disparu en 1940 à l’âge de 29 ans, dont Toulouse les Orgues fête le centenaire

Double hommage
Cette 16ème édition célèbre deux anniversaires importants pour l’orgue. Le centenaire de la naissance du compositeur Jehan Alain, disparu au front à 29 ans, en 1940 à la veille de l’armistice, verra se succéder, durant tout un week-end, les manifestations en son honneur : récitals, exposition et conférence. Temps fort, la performance de Brigitte Fossey et de Michel Bouvard qui mettent en voix et en musique pièces pour orgue, lettres et poèmes du compositeur (une création originale Toulouse les Orgues 2011). En outre, l’Orchestre National du Capitole, dirigé par son chef Tugan Sokhiev, célèbrera lui aussi le génie du compositeur par une transcription rare pour orchestre de ses « Trois Danses ».

Le second anniversaire sera le bicentenaire de la naissance d’Aristide Cavaillé-Coll et la révolution qu’il opéra dans la conception des orgues. Exposition et conférence retraceront le parcours du grand facteur d’orgue toulousain. Cet inventeur d’instruments qui sonnent comme de grands orchestres symphoniques a étendu son action dans toute l’Europe. Toulouse doit à Cavaillé-Coll l’orgue de l’église du Gesu et l’un de ses plus beaux instruments actuels, le grand orgue de la Basilique Saint-Sernin, l’un des derniers dans le monde dans son état d’origine.

Le splendide orgue Cavaillé-Coll de la basilique Saint-Sernin, particulièrement sollicité lors de cette 16ème édition de Toulouse les Orgues

Un programme tous azimuts
C’est le grand organiste Louis Robillard qui ouvrira le festival, le 5 octobre à la tribune de la basilique Saint-Sernin, avec un récital hommage à Aristide Cavaillé-Coll. Le 6 octobre, un troisième anniversaire sera célébré, celui de Franz Liszt, exact contemporain de Cavaillé-Coll, dont la grande pièce Ad Nos Salutarem sera jouée.

Parmi les grands événements de ce festival, notons la venue de l’Académie baroque européenne d’Ambronay, sous la direction pédagogique et musicale de Sigiswald Kuijken. Ce concert du 6 octobre, présenté en coréalisation avec Odyssud Blagnac, sera consacré à la Messe en Si mineur de Johann Sebastian Bach.

Les ensembles et artistes toulousains participeront à ces diverses manifestations. Il en est ainsi de l’ensemble vocal Antiphona (direction Rolandas Muleika), le 7 octobre, du jeune tromboniste Fabrice Millischer, tout auréolé de sa Victoire de la Musique 2011 et de l’ensemble de cuivres anciens Les Sacqueboutiers, le 8 octobre.

Les trente ans du très bel orgue Ahrend de l’église musée des Augustins seront également célébrés avec Willem Jansen à la console. La traditionnelle escapade en région concernera cette fois la Montagne Noire et le Lauragais, le 10 octobre, et la Gascogne le 13 octobre. Le ciné-concert organisé à la basilique Saint-Sernin en partenariat avec la Cinémathèque de Toulouse sera consacré au film muet Finis Terrae de Jean Epstein (1929). Il sera accompagné par les improvisations à l’orgue de David Briggs. Le même David Briggs réalisera, le 12 octobre, un véritable exploit, puisqu’il jouera sur ce même Cavaillé-Coll une transcription pour orgue de la vaste 3ème symphonie de Gustav Mahler.

Le 16 octobre, la messe du festival sera illustrée par la Messe modale de Jehan Alain. Le concert de clôture, présenté le même soir par Michel Bouvard, revêtira un aspect particulier, puisqu’il réunira quatre organistes français, tous quinquagénaires en 2011, aux claviers du grand Cavaillé-Coll de Saint-Sernin, pour des petites auditions de 25 minutes.

Toute la ville rose sera donc placée sous le signe des anniversaires pour cette brillante 16ème édition de Toulouse les Orgues.

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