Festivals

Le retour de la cigarière tragique

Valeur sûre des Chorégies, la Carmen de Bizet va faire salle comble cette année encore, d’autant que la distribution proposée par Raymond Duffaut est l’une des plus prestigieuses qui se puisse réunir de nos jours.
Placée très nettement sous le signe du répertoire français (suivent Faust, le Requiem de Fauré et la projection d’un film sur le Werther de Roberto Alagna), l’édition 2008 des Chorégies d’Orange débute avec la Carmen de Bizet.

Béatrice Uria-Monzon (Carmen) et Marcelo Alvarez (Don José) lors de la prise de rôle de ce dernier au Capitole de Toulouse le 12 avril 2007 dans la mise en scène

de Nicolas Joel (photo Patrice Nin)

Point n’est besoin d’épiloguer sur cette œuvre majeure de notre patrimoine lyrique si ce n’est qu’elle est particulièrement difficile à interpréter.

A trop connaître une œuvre passée dans la mémoire collective, le raccourci est rapide qui nous fait croire que tout le monde peut la défendre. Carmen est l’exemple type de ce contre sens. De nombreux exemples que nous ne rappellerons pas ici le prouvent chaque jour, hélas.

En homme de théâtre avisé et fin connaisseur de ce répertoire, Raymond Duffaut a tout simplement réuni une distribution inattaquable.

Trois artistes portent l’œuvre de bout en bout.

En premier lieu : le chef d’orchestre. Partition aux multiples couleurs et aux climats contrastés, Carmen réclame une direction toute en nuance et d’une formidable finesse de traits. Il est vrai que les cymbales qui ponctuent les premières mesures de l’ouverture auraient tendance à nous le faire oublier. En choisissant Michel Plasson et l’Orchestre de la Suisse Romande pour ce périlleux exercice, Raymond Duffaut s’assure la plus parfaite authenticité.

Viennent ensuite, bien sûr, Carmen et son malheureux amant Don José.

En affichant Béatrice Uria-Monzon et Marcelo Alvarez, le directeur des Chorégies a fait le plus remarquable des choix puisque ces deux artistes sont au firmament de leur art mais aussi les interprètes les plus parfaits que l’on puisse rêver pour ces deux rôles.

Pour leur début dans ce lieu, la soprano albanaise Ermonela Jaho sera Micaëla et le baryton espagnol Angel Odena endossera les habits de lumière d’Escamillo.

La production sera confiée à Nadine Duffaut qui, pour l’occasion, signera sa première mise en scène aux Chorégies d’Orange.

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