Festivals

Le grand œuvre

Le 13ème festival international Toulouse les Orgues touche à sa fin. Les très nombreux concerts ont passionné les mélomanes et les curieux tout en les faisant voyager non seulement dans la ville mais aussi dans toute la région. Il reste à conclure l’édition de cette année avec le récital de clôture consacré par Michel Bouvard à Olivier Messiaen à l’occasion du centenaire de sa naissance.

L’un des points forts de la semaine fut l’exécution intégrale de « L’Art de la Fugue » de Johann Sebastian Bach par l’organiste danois Kristian Olesen sur le bel orgue Ahrend de l’église-musée des Augustins, le 15 octobre.

L’orgue Ahrend de l’église-musée des Augustins ©Michel Roubinet

Cette dernière œuvre monumentale du cantor de Leipzig résonne aujourd’hui comme le bilan d’une vie créatrice, comme un testament musical d’une portée cosmique. Il s’agit pourtant, sans nul doute, d’un ouvrage didactique destiné à démonter la fabrication d’une forme musicale aux ressources inépuisables. Composée de vingt-deux fugues, toutes en ré mineur, et toutes issues d’un seul et unique thème d’une étrange simplicité, cette partition évoque comme une image de la genèse.

Aucune indication d’instrumentation ne figure sur le manuscrit. L’exécution sur un clavier s’avère tout aussi légitime qu’une interprétation orchestrale. Néanmoins, l’orgue résonne ici comme une sorte d’idéal. L’instrument roi en souligne ce parfum d’éternité qui humanise ce qui pourrait apparaître comme une démonstration mathématique d’analyse combinatoire. L’émotion qu’elle suscite est un peu de même nature que celle qui émane d’une architecture inspirée, comme celle du Parthénon ou du Taj Mahal.

L’organiste danois Kristian Olesen
 
L’organiste danois Kristian Olesen a choisi très opportunément l’orgue Ahrend des Augustins, un instrument dont la finesse et le fruité conviennent parfaitement à la transparence de l’œuvre. Il structure son exécution en périodes de caractères différents. Les cinq premiers contrepoints coulent plutôt comme un fleuve tranquille, alors que le sixième, « dans le style français », traduit une rupture du fait de son amplification. Il souligne les vagues de la huitième et le chromatisme vertigineux de la onzième.

Le fameux troisième sujet de la dernière fugue, composé par Bach sur les lettres de son propre nom, s’interrompt brutalement au milieu de la phrase, illustrant ainsi la fin de sa vie terrestre.

La mort aurait-elle surpris le compositeur en pleine écriture ? Un moment d’intense émotion qui confère un supplément d’âme à ce chef-d’œuvre.

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