Festivals

Le concert solennel d’ouverture du festival Toulouse les Orgues

Le 7 octobre sonne le début de la 20ème édition du festival international créé en 1996 par Michel Bouvard et Jan-Willem Jansen, en hommage à Xavier Darasse. Dirigée aujourd’hui par Yves Rechsteiner, cette manifestation prestigieuse, adossée au patrimoine organistique exceptionnel de la Ville rose et de sa région, s’ouvre le 7 octobre sur un concert d’envergure. Pour la première fois à Toulouse sera présentée une œuvre polychorale d’une ampleur rare créée le 18 octobre 1682 pour célébrer le 1100e anniversaire de la fondation de l’archevêché de Salzbourg, « la cérémonie sans doute la plus importante que Salzbourg ait jamais fêtée au cours de son histoire » comme le déclarait en 1998 Reinhard Goebel.

D’abord considérée comme une œuvre anonyme, la Missa Salisburgensis a été redécouverte au début du XXe siècle. La partition, de dimensions considérables, fut d’abord attribuée à divers compositeurs. L’examen de l’encre du manuscrit, puis l’étude détaillée des considérations stylistiques ont permis au musicologue autrichien Ernst Hintermaier d’établir définitivement la Missa Salisburgensis parmi les chefs-d’œuvre du compositeur et violoniste baroque austro-tchèque Heinrich Ignaz Franz Biber, né le 12 août 1644 à Wartenberg, mort le 3 mai 1704 à Salzbourg.

Le dôme de la cathédrale de Salzbourg où fut créée la Messe de Biber

La Missa Salisburgensis (ou Messe de Salzbourg) est écrite à 53 voix, instrumentales et vocales, représentant ainsi l’un des sommets de la musique polyphonique baroque, dépassant en complexité contrapuntique et en richesse acoustique le fameux motet à 40 voix Spem in alium, du compositeur anglais Thomas Tallis.

La Missa Salisburgensis est composée pour un ensemble de huit « chœurs » (voix et instruments), séparés dans l’espace de la cathédrale, ce qui lui confère une exceptionnelle dimension spatiale. Les cinq mouvements traditionnels de l’ordinaire de la messe sont représentés, suivis d’un motet ou hymne de célébration monumentale, Plaudite Tympana. L’exécution de la Missa Salisburgensis sera précédée de deux pièces instrumentales du même Biber : Sonate Sancti Polycarpi, à 9 (1673) composée pour « 8 trombe e Tympanum » et jouée par Les Sacqueboutiers, ensemble de cuivres anciens de Toulouse, et la Sonata : Battaglia, à 10 (1673), interprétée par Les Passions/Orchestre Baroque de Montauban.

Le 7 octobre à Toulouse, c’est la cathédrale Saint-Etienne qui résonnera de l’univers sonore fastueux des heures les plus extravagantes de l’Histoire de la musique. L’exécution de cette œuvre monumentale et des deux sonates instrumentales réunira donc les deux ensembles instrumentaux familiers de ce répertoire, Les Passions et Les Sacqueboutiers. Trois chœurs participeront à l’événement : l’Ensemble Scandicus – Ensemble vocal professionnel de voix d’hommes, le Chœur de jeunes du Conservatoire à Rayonnement Départemental du Tarn, ainsi que Les Eclats, chœur d’enfants et de jeunes basé à Toulouse. L’ensemble des participants sera placé sous la direction de François Terrieux.

Une ouverture particulièrement solennelle pour ce 20ème festival international.

Partager

L’insoutenable absence
L’indicible douleur de la chaise vide
La Staatskapelle Dresden, Tugan Sokhiev et Sol Gabetta : un trio de rêve
Pour le dernier concert de sa saison, le 28 mai dernier, l’association Les Grands Interprètes a invité l’une des plus prestigieuses phalanges symphoniques de la scène internationale, l’Orchestre de la Staatskapelle de Dresde.
La 17ème édition de Passe ton Bach d’abord : « À l’Improviste ! »
Créé en juin 2008 par Michel Brun accompagné de l’Ensemble Baroque de Toulouse, le festival propose pendant trois jours des évènements autour de la musique de Jean-Sébastien Bach dans des lieux inattendus, insolites et patrimoniaux de Toulouse.
Le Vaisseau wagnérien vogue sur ses mers
DECCA nous livre une interprétation majeure du Vaisseau fantôme
La Happy Hour effervescente de Tarmo Peltokoski
Le 24 mai dernier, le jeune et dynamique Directeur musical de l’Orchestre national du Capitole retrouvait à la Halle aux Grains sa nouvelle formation symphonique devant un public nombreux, enthousiaste et curieux.
Les grands madrigaux de Monteverdi transcendés par Les Sacqueboutiers
Le dimanche 24 mai dernier, le Théâtre du Capitole accueillait l’ensemble toulousain de cuivres anciens, fidèle compagnon de route.