Les premières manifestations du 12ème festival Toulouse les Orgues ont attiré un public nombreux et chaleureux, séduit qu’il est par la variété des spectacles proposés.
Le 3 octobre à 12 h 30, l’orgue Cavaillé-Coll (restauré par Kern) de la cathédrale Saint-Etienne recevait une visite prestigieuse. Celle de la grande Marie-Claire Alain, musicienne émérite à laquelle la diffusion du répertoire pour cet instrument doit beaucoup. Elève de Marcel Dupré, elle a acquis une réputation internationale de premier plan, recevant une multitude de prix internationaux. Ainsi la ville de Lübeck lui a décerné le Prix Buxtehude, couronnant son action en faveur de la musique ancienne allemande.
La grande organiste française
Marie-Claire Alain
(photo Michel Roubinet)
Au cœur du programme de son concert figurent deux chorals et un Prélude et Fugue de J. S. Bach, compositeur dont elle a enregistré deux fois l’intégrale pour orgue. La sérénité des deux chorals (BWV 662 et 664), la solennité fervente du Prélude et Fugue BWV 547 n’ont plus de secret pour Marie-Claire Alain.
En ouverture, elle joue une suite de danses composée pour la guitare par François Campion et transcrite pour l’orgue par son propre frère, Jehan Alain. Une transcription qui conserve à cette littérature pimpante et élégante sa grâce et sa légèreté. Trois autres pièces, solidement architecturées, composées par Albert Alain, le père de l’interprète, précédent un bouquet d’œuvres du frère trop tôt disparu (il n’avait pas trente ans), Jehan Alain.
Après la dramatique 2ème fantaisie, le splendide « Postlude pour l’office de Complies », le concert s’achève sur ses « Litanies », une musique modale d’un grand pouvoir expressif proche de celui d’un Bartók.
Emouvant concert qui suivait l’hommage rendu à Marie-Claire Alain par Willem Jansen, le directeur artistique du festival.