Pour sa cinquième édition des Rencontres des Musiques Anciennes, Odyssud convoque la fine fleur des grands ensembles implantés dans la région Midi-Pyrénées. De la Renaissance italienne au baroque français, avec une incursion iconoclaste du côté du jazz, les artistes invités par Emmanuel Gaillard animeront un véritable festival à la gloire d’un répertoire en pleine effervescence.
Du 23 avril au 3 mai, cinq spectacles, cinq productions exemplaires balisent un parcours original qui associe des musiques instrumentales, vocales, lyriques, sacrées et profanes, jouées et chantées par des artistes issus de ce riche terroir d’excellence midi-pyrénéen pour les musiques anciennes. Des conférences, des rencontres avec les acteurs, des actions culturelles, des séances scolaires viendront compléter et illustrer les présentations musicales.
Platée, de Jean-Philippe Rameau, ensemble « A bout de souffle »
– Photo Jacques Olivier Badia –
Le 23 avril : L’ensemble « A bout de souffle », dirigé par Stéphane Delincak offre une représentation déjantée (et donc fidèle !) de l’opéra ballet Platée de Jean-Philippe Rameau. Dans une mise en scène de Patrick Abéjean, les jeunes chanteurs et instrumentistes illustreront les amours batraciennes de la plus célèbre grenouille de l’antiquité. Cette parodie pétillante, présentée à 20 h 30 dans la grande salle d’Odyssud sera précédée à 14 h 15 d’une séance scolaire Jouons avec Platée. De 19 h 30 à 20 h, dans l’auditorium, le musicologue Jean-Christophe Maillard donnera une conférence introductive et une rencontre avec les artistes suivra la représentation. Tarifs : de 16 à 27 €.
La Maîtrise de Toulouse et Dominique Vellard, directeur musical de l’ensemble vocal
Gilles Binchois © DR
Le 24 avril : Le très bel ensemble vocal Gilles Binchois, dirigé par Dominique Vellard, sera associé à la valeureuse Maîtrise de Toulouse et son chef Mark Opstad dans une redécouverte du « Plain-chant polyphonique ». Le répertoire défendu avec passion par ces deux phalanges fait l’objet des recherches menées sur le thème du faux-bourdon, dans le cadre du projet FABRICA soutenu par l’Agence Nationale de la Recherche à l’Université de Toulouse le Mirail. A 20 h 30, en la précieuse chapelle Sainte-Anne de Toulouse, psaumes, antiennes et hymnes pour les Vêpres ou les processions seront chantés par cette association des belles voix d’enfants et de l’un des plus prestigieux ensembles vocaux du domaine. Sur place, de 19 h 30 à 20 h, Philippe Canguilhem donnera une conférence introductive sur ce passionnant répertoire. Un enregistrement discographique de ce programme va paraître chez Glossa. Tarifs : de 10 à 18 €.
Les Sacqueboutiers et les jazzmen de Philippe Léogé dans le programme
Le Jazz et la Pavane – Photo Classictoulouse –
Le 25 avril : La Grande Salle d’Odyssud accueille à 20 h 30 l’étonnant mariage des pratiques musicales de la Renaissance et du jazz célébré sous les auspices de Claude Nougaro qui inspire le titre de ce concert « Le Jazz et la Pavane ». L’ensemble de cuivres anciens de Toulouse, Les Sacqueboutiers, a imaginé de jeter un pont par delà les siècles entre deux styles musicaux, en apparence très éloignés, que de subtils liens réunissent. L’ornementation en vigueur dans la musique ancienne trouve son équivalent jazzistique dans l’improvisation. L’imagination est au pouvoir ! Les Sacqueboutiers offrent aux jazzmen rassemblés par le grand pianiste Philippe Léogé les motifs de leur répertoire qui deviennent ainsi des standards de jazz. Cornet à bouquin et sacqueboute dialoguent avec trompette et trombone, le piano et la batterie répondent au clavecin et à la percussion. De 19 h 30 à 20 h, Jean-Pierre Canihac et Philippe Léogé présenteront, dans l’auditorium d’Odyssud, les clés de leur démarche. Un enregistrement discographique de ce programme va paraître chez Flora. Tarifs : de 10 à 18 €.
L’orchestre Les Passions et le choeur les éléments au service de Jean Gilles
© Jean-Jacques Ader
Le 2 mai : La cathédrale Saint-Etienne de Toulouse reçoit à 20 h 30 l’orchestre Les Passions et l’ensemble vocal les éléments dans un programme consacré au maître de chapelle qui exerça son office dans cette même église à la fin du XVIIème siècle, Jean Gilles. Jean-Marc Andrieu, directeur des Passions poursuit ainsi la résurrection de l’œuvre de ce grand musicien. Deux œuvres majeures composent le troisième volet de cette belle entreprise : le Te Deum, créé en 1698 à l’occasion de la paix de Ryswick, et la Messe en ré, partition totalement inédite, restituée grâce au travail de moine de Jean-Marc Andrieu. Quatre chanteurs rompus au style français de l’époque constituent le beau plateau de solistes : Anne Magouët, soprano, Vincent Lièvre-Picard, haute-contre, Jean-François Novelli, taille et Alain Buet, basse-taille. Une conférence introductive sera présentée par Jean-Christophe Maillard de 19 h 30 à 20 h, chez Debailleul, 2 place Saint-Etienne. Un enregistrement discographique de ce programme va paraître chez Ligia. Tarifs : de 21 à 35 €.
Frédéric Bétous, Nadia Lavoyer, et Ulysse Badorc, président de l’association
La Main harmonique – Photo DDM, Sébastien Lapeyrère –
Le 3 mai : Le jeune et talentueux ensemble instrumental et vocal La Main Harmonique, sous la direction de Frédéric Bétous, présente, à 20 h 30 à l’auditorium Saint-Pierre des Cuisines, un ensemble de madrigaux raffinés du XVIème siècle, signés Cipriano de Rore et Adrian Willaert. Ces deux compositeurs flamands, magiciens du verbe exilés en Italie, puisent leur inspiration dans le fameux recueil poétique de Pétrarque, Canzoniere, qui évoque le roman amoureux du poète toscan pour la belle Laura. Un dialogue de ce recueil de la Renaissance s’instaurera avec la création mondiale de They said Laura was somebody else, du compositeur d’aujourd’hui Alexandros Markéas. Une introduction au concert sera offerte sur place par Jean-Luc Nardone. L’enregistrement discographique de ce programme intitulé L’Aura mia Sacra est en cours de parution. Tarifs : de 10 à 18 €.
Rendez-vous est pris pour ce voyage musical en cinq étapes.