Festivals

Giacomo Puccini, Michel Plasson et Roberto Alagna, stars de l’édition 2012

Les représentations de la Turandot puccinienne devraient, pour maintes raisons, attirer la foule des festivaliers. Il serait dommage que ces derniers ne regardent pas de plus près la totalité de la programmation de l’édition 2012 du célèbre festival lyrique français, car elle contient de bien précieux rendez-vous. Revue de détail

Roberto Alagna

Vittorio Grigolo

C’est La Bohème qui ouvre le ban avec une distribution pleine de promesses. En effet, Raymond Duffaut a réuni un duo qui devrait faire des étincelles : Inva Mula (Mimi) et Vittorio Grigolo (Rodolfo), le latin lover de l’opéra le plus célèbre de la planète lyrique actuelle. Mais là ne s’arrête pas l’intérêt de ce spectacle car il va nous permettre de découvrir, du moins pour le plus grand nombre, deux personnalités  de premier plan : la soprano allemande Nicola Beller Carbone, superbe Salomé par ailleurs, ici dans le rôle de Musette (!) et la basse italienne Marco Spotti qui chantera ce même rôle de Colline cet automne à la Scala de Milan. Nadine Duffaut, dont on connaît à présent la parfaite maîtrise des lieux, assure la production et ce n’est rien moins que Myung Whun Chung qui est à la tête de Philharmonique de Radio France. Si tout cela n’est pas du luxe, nous n’en sommes pas loin. (Représentations 7 et 10 juillet 2012)

Selon la tradition à présent bien établie, deux concerts se glissent dans cette programmation lyrique. Le 13 juillet, ce sera Mozart et son Requiem dans une distribution prestigieuse (Patrizia Ciofi, Nora Gubisch, Topi Lehtipuu et Gunther Groissböck) avec le Chœur et le Philharmonique de Radio France, toujours sous la direction de Myung Whun Chung. A noter également, les 20 et 21 juillet, mais en la Cathédrale Notre-Dame d’Orange cette fois, Rossini et sa Petite Messe Solennelle avec le Chœur Asmara sous la direction de Samuel Coquard.

Michel Plasson
 

Lise Lindstrom

Le retour de Michel Plasson et de Roberto Alagna les 28 et 31 juillet  ne pouvait passer inaperçu. Il se fait autour de cette Turandot puccinienne qui déjà embrasa le Théâtre antique à plusieurs reprises. Pour le ténor franco-sicilien, véritable idole des Chorégies, Calaf est ici une prise de rôle. Même si le public lui est acquis d’avance, il faut une sacrée dose de témérité pour s’aventurer dans un tel emploi et dans un tel lieu ! Mais Roberto Alagna n’en est pas à un challenge risqué relevé avec succès. D’autant que face à lui, dans la fosse, c’est un chef d’orchestre, à présent au faîte de son art, qui dirige ce spectacle : Michel Plasson, qui est pour l’occasion à la tête de l’Orchestre national de France. Lui aussi connaît comme personne l’acoustique particulière de ce lieu aussi magique que dangereux. Comme pour La Bohème, Raymond Duffaut invite deux artistes quasi inconnus du public français : la soprano américaine Lise Lindstrom et sa consœur italienne Maria Luigia Borsi. La première est la Princesse Turandot, un rôle qu’elle a déjà tourné de Hong Kong à Dallas, de Cleveland à Vérone, en passant par Berlin, Milan, New York, etc. ! Autant dire une référence absolue dans cet emploi tellurique. L’Italienne chante aussi bien Fiordiligi que Desdémone, Cio Cio San, Donna Elvira ou Mimi. Autant dire que sa Liù est fort attendue. Nous retrouvons Marco Spotti dans Timur et, pour la première fois aux Chorégies, le ténor américain Chris Merritt dans le rôle… d’Altoum ! Autre familier du célèbre Mur antique, c’est Charles Roubaud qui assure la production de cette Turandot.

Le grand concert lyrique a lieu le 30 juillet et réunit cette année deux grandes dames du chant : la mezzo-soprano française Béatrice Uria-Monzon et la soprano colorature allemande Diana Damrau. Sous la direction de Michel Plasson, toujours à la tête de l’Orchestre national de France, elles ont prévu un programme… titanesque fait d’airs, pas moins de onze (!) et de duos (2) comptant parmi les plus grands standards du répertoire franco-italien. Sans parler des bis, évidemment… Un autre rendez-vous sur des sommets en perspective.

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