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« Arte Flamenco », l’incontournable festival flamenco de l’été à Mont de Marsan

Du 2 au 7 juillet Mont de Marsan retrouve comme tous les étés, et ce depuis 24 ans, les rythmes envoûtants de la musique et la danse flamenca. Rendez-vous de tous les passionnés de flamenco, les soirées landaises permettent de retrouver tous les grands noms de cet art.

Ce 24ème festival s’ouvrira, le 2 juillet, sur le Ballet Flamenco de Andalucía. Créé il y a 17 ans, ce Ballet est l’ambassadeur du flamenco par excellence. Prix national de chorégraphie pour des spectacles dirigés par María Pagés ou Christina Hoyos, il présentera ici la première création du chorégraphe Rubén Olmo pour cette troupe : Metáfora. Voyage au gré des tangos, bulerías, cantiñas, verdiales ou zambras, Metáfora est une allégorie de la vie, au détour de laquelle on pourra retrouver l’ombre des grands comme Ángel Pericet ou Pilar López. Et nous pourrons retrouver sur scène deux magnifiques invitées : Pastora Galván et Rocío Molina qui nous avaient conquis l’année dernière.

Le mardi 3 juillet, c’est un spectacle particulièrement émouvant qui nous sera donné de voir.

La Niña de los Cupones est la première personne sourde en Espagne diplômée de danse au Conservatoire de Séville. Elle est devenue la pionnière du cante et baile en langage des signes. Bien que malentendante, elle danse en ressentant les vibrations de la musique. En deuxième partie de ce spectacle nous retrouverons Rocío Molina invitée de Rosario Guerrero Hernández « La Tremendita », jeune artiste qui innove sans perdre de vue ses racines et la « pureza » du cante.

La légende du flamenco s’invite le mercredi 4 juillet avec Homenaje a los Grandes, hommage rendu par Rosario Montoya Manzano, la Farruca, fille du génial Farruco et mère de Farruquito et du jeune Farruco. C’est dire si le flamenco est ancré dans ses veines. Ce spectacle est une évocation des grands noms du flamenco comme Lola Flores, Farruco, Carmen Amaya, Chocolate ou encore Camarón de la Isla qui avait accompagné la chanteuse lors de son premier spectacle, à 13 ans. On retrouvera à ses côtés son fils Manuel « El Carpeta ».

Le spectacle du 5 juillet devait recevoir initialement Rafael Riqueni. Des raisons de santé ne lui permettant pas de jouer, ce sont deux jeunes espoirs de la guitare flamenca : Eduardo Trassiera, lauréat de nombreux concours, et Juan Ramón Caro aussi brillant dans l’accompagnement des maîtres du chant (Enrique Morente, Arcangel, Miguel Poveda) que dans ses récitals solo. Ana Perez, jeune danseuse française originaire de Marseille, sera leur invitée sur scène. La deuxième partie de ce spectacle sera une première mondiale à Mont de Marsan. La Macanita, considérée comme l’authentique successeur des vieilles chanteuses « jerezanas », et Jesús Méndez, que beaucoup considère comme l’héritier de La Paquera de Jerez nous offriront leur paseo de Santiago a la Plazuela, en compagnie de María del Mar Moreno, jeune danseuse issue de l’école flamenca traditionnelle de Jérez.

Rocío Molina – Photo Juan Ramon Vera –

Le 6 juillet sera une date « cumbre » pour ce Festival. La très grande Manuela Carrasco, après avoir animé une Master class de baile du 2 au 6 juillet, présentera sur scène son Suspiro flamenco. Elle nous offrira le baile flamenco gitan dans sa forme la plus pure, la plus simple, la plus dépouillée mais aussi la plus forte. Quarante ans de carrière jalonnés des prix les plus prestigieux du monde du flamenco et de la danse en font l’une des plus belles étoiles de la galaxie flamenca. En première partie nous pourrons voir David Lagos et Miguel Soto « El Londro » dans ENcantaDOS. Nous avions pu entendre le premier lors du dernier festival alors qu’il accompagnait, avec quel talent !, Israel Galván. Miguel Soto, s’il n’a pas de racines dans le monde flamenco, en a la voix et accompagne sur les scènes du monde entier des danseurs comme Antonio Canales, Sara Barras, Israel Galván ou Isabel Bayón entre autres.

Le traditionnel dîner-spectacle de fin de festival sera animé par la Familia de los Reyes. Juan de los Reyes et ses filles Lole (16 ans) et Saray (23 ans) nous démontrent que le flamenco est une tradition qui se transmet de père en fil(le)s, tout au long des générations. Jeu d’abord à l’âge tendre puis absolue nécessité lorsque passent les années.

En parallèle à ces prestigieux spectacles, c’est la ville tout entière qui vit à l’heure andalouse. De flamenco de rue aux soirées bodegas, des stages de danse, de guitare, de palmas et de cajón aux scènes amateurs, tous les publics trouveront leur plaisir. Si la musique et la danse sont omniprésentes, l’image est également l’un des éléments clés de ce festival. Le cinéma, avec le film El cante bueno duele, les arts visuels avec Francisco Moreno Galván qui peint Los caminos del Arte Jondo, les photos et videos de Pilar Albarracín, une habituée du festival qui cette année signe l’expo La Güena estrella, et enfin les grands formats de Prisca Briquet qui racontent sa passion pour le flamenco.

Un programme qui fait la part belle à la tradition, présenté par des artistes confirmés, mais également par de jeunes artistes tout aussi attachés à la « pureza ».

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