Festivals

A quatre mains et quatre pieds

Le 18ème festival international Toulouse les Orgues ménage toujours de belles surprises. A côté des récitals et concerts traditionnels, indispensables pour un tel événement, il suscite des manifestations hors des sentiers battus au cours desquelles l’imagination prend le pouvoir. Ce fut le cas de ce concert-aubade du 13 octobre donné à 12 h, après la grand messe, par le duo d’organiste Stéphane Bois et Matthieu de Miguel à la tribune du grand orgue Puget de Notre-Dame de la Dalbade.

Le grand orgue Puget de l’église Notre-Dame de la Dalbade, ce 13 octobre 2013

– Photo Classictoulouse –

Les deux sympathiques compères, particulièrement doués, ont réalisé trois séries de transcriptions pour leur instrument-roi, joué ici à quatre mains, de partitions d’orchestre qui, a posteriori, se prêtent idéalement à ce traitement si courant au XIXe siècle. Le défi ainsi relevé met en valeur les belles sonorités boisées de ce grand orgue symphonique français, idéal pour l’interprétation du répertoire français du XIXe siècle et du début du XXe.

La première partie du concert se réfère à l’œuvre de César Franck. La musique symphonique du Pater Seraficus, organiste lui-même, se prête idéalement à cette adaptation. Les deux extraits du poème symphonique Psyché ainsi transcrits semblent avoir été écrit ainsi par Franck. L’alanguissement du Sommeil de Psyché, les frémissements de Psyché enlevée par les Zéphyrs sont ici admirablement traduits.

Stéphane Bois, Matthieu de Miguel et leurs assistants au salut final

– Photo Classictoulouse –

Les deux extraits de la musique de scène composée pour Shylock par Gabriel Fauré sonnent ici avec une douceur angélique : lente marche solennelle d’Epithalame, extase du Nocturne. C’est enfin sur la transcription des quatre épisodes de la version orchestrale du Tombeau de Couperin, de Maurice Ravel, que s’achève cette belle aubade. Le babillage du Prélude, le balancement nostalgique de la Forlane et l’élégance du Menuet sont suivis de l’éclatant Rigaudon, pour lequel les deux interprètes font sonner l’instrument comme pour libérer toute l’énergie retenue.

Sans rechercher le spectaculaire d’un instrument qui ne demande que cela, les deux interprètes témoignent ainsi d’une musicalité sans faille.

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