La délégation de Francis Grass est pour le moins plurielle. De la coordination des politiques culturelles et mémorielles au mécénat, son champ d’action est très vaste : le Théâtre, la Musique, les Bibliothèques, les Musées, le Cirque, la Culture scientifique, les Arts plastiques, la Formation artistique, les Archives, etc. Que ce soit au sein de la Ville de Toulouse ou de la Métropole toulousaine, depuis 2014 son action est essentielle dans tous les domaines de la Culture au sens le plus large du terme, scientifique inclus. Il est le premier Président du tout nouvel Etablissement public du Capitole. Nous l’avons rencontré au sujet de cette institution, et plus particulièrement sur son volet lyrique.
Entretien.
Classictoulouse : La saison 22/23 de l’Opéra national du Capitole a été une suite de succès retentissants, tant en termes de qualité que de fréquentation. Cela met de facto cette institution en marge d’articles polémiques parus dans Le Monde cet été et sur lesquels nous souhaiterions avoir votre réflexion concernant quelques points, dont le premier est certainement la baisse évoquée des subventions.
Francis Grass : Toulouse Métropole soutient son Opéra national, maintient ses subventions pour différentes raisons. Tout d’abord, l’Opera National, comme l’Orchestre National, sont des emblèmes de Toulouse, en France et à l’international, au même titre que le Stade Toulousain. Ensuite je voudrais souligner que, saison après saison, le succès auprès du public et la fréquentation battent des records, y compris avec des œuvres plus rares, comme Le Viol de Lucrèce de Benjamin Britten, Rusalka d’Antonin Dvorak ou Platée de Jean-Philippe Rameau. Ce qui valide la qualité et légitime notre soutien.
Une autre affirmation nous indique que les élus locaux, de tous bords, font la grimace devant leur opéra…
Pour parler de la gouvernance de l’Etablissement public du Capitole, précisons qu’il a un Conseil d’administration composé de plusieurs élus représentant la diversité des communes de la Métropole, y compris une élue d’opposition, le Préfet et le DRAC (ndlr : Directeur régional de l’Action culturelle) pour l’Etat. Tous s’impliquent activement et unanimement dans la gestion de cette « Maison Capitole » dont nous pouvons, avec les Toulousains, être légitimement fiers.
Parmi les mesures radicales, de l’adoption desquelles dépendrait la survie de l’opéra, le même article fait référence à une révolution culturelle qui s’articulerait autour de la culture de proximité, participative « jeune », populaire et en dehors des institutions. Où en est Toulouse sur ces sujets ?
Le très grand succès populaire récent de la diffusion de La Traviata et du concert événement de l’Orchestre place du Capitole, nous démontre que cet art est populaire, lorsqu’on va à la rencontre de nouveaux publics. Le procès en élitisme est facilement démonté par ces exemples.
Nos actions vis à vis des publics scolaires, étudiants et entreprises permettent de toucher de nouveaux auditeurs et spectateurs, plus de 40000 par an !
Ceux qui pourraient penser que notre soutien se fait au détriment du reste de la Culture se trompent. En effet notre engagement financier pour le Capitole est seulement le 5e du budget Culture.
Propos recueillis par Robert Pénavayre le 28 septembre 2023