Disques

Une légende suédoise

Aux côtés de son compatriote Jussi Björling disparu en 1960, Nicolaï Gedda, aujourd’hui 87 ans, figure parmi la légende dorée des ténors, non seulement suédois, mais de l’Histoire de l’art lyrique. Ce récital vient à point nommé pour rappeler aux jeunes générations d’amateurs comme de professionnels tout l’art du chant de ce magnifique interprète. Le disque regroupe des enregistrements captés entre 1954 et 1965.

Il s’ouvre sur le rôle qui marqua les débuts de Nicolaï Gedda sur scène avec le fameux air de Chapelou extrait du Postillon de Longjumeau d’Adolphe Adam. Le ténor a alors 29 ans et chante déjà dans un français stupéfiant d’authenticité, ce qui sera le cas également  du suédois, bien sûr, mais aussi du russe, de l’allemand de l’anglais et de l’italien ! Comment ne pas évoquer d’ores et déjà un style irréprochable et une voix parfaitement homogène couronnée d’une quinte aiguë d’une rondeur et d’une beauté ahurissantes.

En fait, tout ce qui fera l’art de ce ténor est déjà en place, de la soie de son timbre à l’élégance de son chant, d’une musicalité hors normes à une maîtrise absolue des différents registres. Des extraits d’Alceste et de l’Iphigénie en Aulide de Gluck, de l’Idomeneo mozartien, du Comte Ory rossinien et d’Une Vie pour le Tsar de Glinka complètent le programme d’opéras. Faut-il dire qu’à ce stade de l’écoute, il est normal de reconnaître qu’en l’espace d’un demi-siècle, la manière de chanter Mozart et Rossini a fondamentalement changé. Bien sûr, les vocalises de Nicolaï Gedda, autant dans le Fuor del mar que dans la cavatine d’Ory n’ont rien à voir avec celles d’un Juan Diego Florez aujourd’hui. En même temps, le ténor péruvien ne chantera jamais Faust, Roméo, Hoffmann, Werther ou Don José, rôles dans lesquels le Suédois figure encore parmi les meilleurs de l’Histoire. La suite du programme est consacrée au répertoire  du lied, répertoire dans lequel la science et l’intelligence vocale de Nicolaï Gedda continuent de servir d’exemple. Schubert, Poulenc, Rimski-Korsakov, Debussy, Nin, Respighi, Balilla Pratella, Casella et Carnevali sont au rendez-vous, soit un siècle et demi de création musicale dans lequel nous retrouvons le ténor sur ses sommets. Une vraie leçon et un moment inoubliable.

Partager

Symphonie « Antartica » : changement de chef d’orchestre pour les prochains concerts
Tarmo Peltokoski ne pourra pas diriger le concert du 30 octobre prochain.
Le grand succès des « Quatre saisons » solidaires
Ce mardi 21 octobre à la Halle aux Grains, les clubs Rotary de Toulouse et de ses environs présentaient un grand concert organisé au profit de l’association ASEI.
Une musique de toute éternité avec Ricardo Gallén
Le premier concert de la belle saison Toulouse Guitare, le vendredi 17 octobre dernier, a illuminé la Chapelle des Carmélites d’un éclairage délicat et intense grâce au grand guitariste espagnol Ricardo Gallén.
Marek Janowski et Frank Peter Zimmermann, les invités prestigieux de l’Orchestre national du Capitole
Le jeudi 23 octobre et le vendredi 24 octobre à 20h, la Halle aux Grains retrouve deux grands musiciens déjà invités, le chef d’orchestre Marek Janowski et le violoniste Frank Peter Zimmermann.
Le quatuor à cordes : richesse et diversité
Après leur premier concert « hors les murs » de la saison, les musiciens des Clefs de Saint-Pierre ont retrouvé ce lundi 13 octobre leur port d’attache, l’auditorium Saint-Pierre des Cuisines.
La bouleversante histoire du médaillé d’or olympique de cécifoot
Il nous fait partager ses peurs, ses doutes, ses joies, ses matchs…