Disques

Redécouverte musicale

Le 4ème concerto pour piano et orchestre de Beethoven n’est plus à découvrir. Peut-être le plus original et le plus inventif des cinq, cet opus 58 a été exécuté seulement deux fois du vivant de Beethoven dont la première en 1807, à titre privé, au palais du Prince Lobkowitz, le bienfaiteur et ami fidèle du compositeur. A cette époque, le seul moyen d’assurer la diffusion des œuvres musicales, en dehors des rares concerts symphoniques qui ne s’adressaient qu’à un public restreint, consistait à en « réduire » la partition orchestre pour lui permettre d’être exécutée par un ensemble de chambre. Ce fut le cas pour ce 4ème concerto dont voici enregistré pour la première fois une version sur instruments modernes pour piano et quintette à cordes. La reconstitution de cette version est due à Hans-Werner Küthen.

 
Le musicologue explique que « … la partition pour orchestre fut très probablement remplacée et réduite à la demande du prince [Lobkowitz] à deux violons, deux altos et un violoncelle, afin de permettre à celui-ci d’exécuter lui-même l’une des partitions pour violon. La bibliothèque musicale du prince traduit en effet la passion de celui-ci pour les quintettes à cordes. » Beethoven confia alors la transcription de l’accompagnement orchestral à un célèbre arrangeur viennois, Franz Alexander Pössinger (1767–1827), premier violon de l’orchestre de la cour.

Beethoven se chargea lui-même de réviser la partie soliste qu’il fut par endroit amené à transposer. Cette version « de chambre » est donc enregistrée ici pour la première fois sur instruments modernes sachant qu’une version sur instruments « historiques » a été publiée en 1999. La présente interprétation possède l’attrait du direct. Elle a en effet été enregistrée lors d’un concert public donné à Vilnius le 15 mai 2009, par la pianiste franco-lithuanienne Mûza Rubackyté, le Shanghaï String Quartet et l’altiste Girdutis Jakaitis. Même si le concerto conserve sa structure générale, son caractère et sa richesse harmonique et rythmique, nous entendons bien là une œuvre de musique de chambre. Le piano et les cordes dialoguent avec alacrité et une certaine intimité expressive. Le jeu de Mûza Rubackyté, nerveux, mouvant, contrasté maintient sans cesse une tension, une vitalité étonnantes. Ses collègues ne cherchent pas à imiter le grand orchestre et c’est très bien ainsi. C’est une réussite collective que cette version pleine d’énergie d’un chef-d’œuvre à redécouvrir. La sortie de ce CD est prévue pour le 2 novembre 2009.

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