Signées Cavalli, Monteverdi, Strozzi, Landi, Carissimi ou bien encore Cesti, les pages sélectionnées ici par Emmanuelle Haïm figurent parmi les plus belles illustrations musicales de la déclamation lyrique.
A la tête de son Concert d’Astrée, elle dirige avec une science aujourd’hui largement reconnue, un ensemble d’interprètes assez étonnant. Pour ne pas dire détonant.
Jugez plutôt. Pas moins de onze artistes d’horizons bien différents, mais tous de premier plan, ont été réunis pour cette occasion. Il convient de les citer : Patrizia Ciofi, Natalie Dessay, Véronique Gens, Joyce DiDonato, Marie-Nicole Lemieux, Philippe Jaroussky, Topi Lehtipuu, Rolando Villazon, Simon Wall, Laurent Naouri et Christopher Purves. Excusez du peu !
Ils font tous preuve d’une connaissance de ce style formidablement étonnante. Mais il faut souligner tout de même la performance de quelqu’un que l’on n’attend vraiment pas dans ce répertoire : le ténor mexicain Rolando Villazon. C’est à lui qu’échoient la première et la dernière plage de ce disque : l’air « Lasso io vivo » extrait de L’Egisto de Cavalli et la grande lamentation d’Orfeo extraite bien sûr de L’Orfeo de Monteverdi : « Tu se’ morta mia vita ». Force est de reconnaître combien son interprétation est émouvante et…stylée. Son tempérament extraverti le tient malheureusement éloigné habituellement de ces pages. C’est bien dommage !
