Disques

Quelle générosité !

Le premier récital du ténor mexicain pour le célèbre label jaune se veut, si l’on en croit le texte de présentation, la découverte d’un trésor caché.

 

A vrai dire, la lecture du programme laisse, à ce titre, perplexe. Et c’est en vain que l’on cherche le moindre graal pour gosier ténorisant. Attention, cela ne veut pas dire que les airs sélectionnés par cet artiste sont dépourvus de tout intérêt, bien au contraire et même, faut-il ajouter, certains n’encombrent pas en permanence ce genre de réalisation. Il en est ainsi des extraits d’Il Giuramento de Mercadante (1795-1870), un compositeur très apprécié de son temps, malgré la concurrence.

Dans cet ordre d’idée, il convient également de citer, présents sur ce disque, Giuseppe Pietri (1886-1946) et la célèbre romance de Giovanni extraite de Maristella, une autre romance toute aussi émouvante, celle d’Azaele, extraite d’Il figliuol prodigo d’Amilcare Ponchielli (1834-1886), enfin et, peut être surtout, la magnifique scène de Paolo extraite du Fosca d’Antonio Carlos Gomes (1836-1896). A part ces compositeurs, il est vrai peu joués de nos jours, la suite du programme est une suite de standards : La Gioconda, Adriana Lecouvreur, Mefistofele, Simon Boccanegra, Poliuto, Luisa Miller.

Superbement accompagné par l’Orchestra Sinfonica di Milano Giuseppe Verdi placé sous la direction de Daniele Callegari, Rolando Villazon, à l’aube d’une année qui allait secouer sa carrière, déploie toujours cette générosité vocale et cet engagement de tous les instants qui sont la caractéristique essentielle de son art. Au détriment certes de quelques nuances et d’aigus un rien malmenés.

Mais, il n’y a rien à faire, cet artiste est formidablement attachant et la spontanéité de son chant nous le montre bien sous cet angle. Tel que nous l’aimons.

Partager