Le quatuor allemand Artemis, déjà remarqué pour ses interprétations fortes et intenses des grands quatuors à cordes du répertoire, s’associe au magnifique pianiste norvégien Leif Ove Andsnes, pour le plus grand bonheur des mélomanes. Voici l’album qui les réunit autour de deux partitions majeures du romantisme germanique. Fondé à Lübeck en 1989 et actuellement basé à Berlin, l’Artemis Quartet vole de succès en succès dans tous les répertoires qu’il aborde.
Quant à Leif Ove Andsnes, il ne cesse d’enchanter le public et la critique, que ce soit comme soliste ou comme chambriste, une activité qu’il semble affectionner tout particulièrement. La réunion de grands talents ne produit pas systématiquement des miracles. C’est pourtant le cas ici ! L’accord entre cordes et clavier prend un relief étonnant. Dans le quintette de Schumann op. 44, œuvre de pleine maturité, la liberté d’expression, la fantaisie, l’imagination sont au pouvoir. Les mouvements se succèdent comme des paysages qui défileraient sous nos yeux. Avec son flamboyant quintette pour cordes et piano op. 34, Brahms atteint la forme idéale qu’il a longtemps cherchée, après avoir initialement conçu cette partition pour quintette à cordes. Les Artemis et Andsnes empoignent l’œuvre avec une fougue, un enthousiasme désarmants. Il suffit d’écouter les dernières mesures du final pour être littéralement emporté par la flamme inextinguible de cette interprétation. Une expérience à vivre !
