Disques

L’hommage mérité à Aymé Kunc

En 2008 a été célébré le cinquantenaire de la disparition d’un compositeur contemporain de Ravel qui fut pendant trente ans, de 1914 à 1944, le directeur du Conservatoire de Toulouse auquel il conféra un lustre particulier : Aymé Kunc. Par ailleurs, Aymé Kunc anima la vie musicale de sa ville de naissance avec discernement et audace.

 

Il obtint le Premier Grand Prix de Rome en 1902, avec sa cantate Alcyone. En 1927 et 1928, il fut l’artisan de la création à Toulouse de La Tétralogie et de Parsifal, de Wagner. Jusqu’à son décès, survenu le 13 février 1958, il composa et révisa sans cesse son œuvre. La musique vocale, notamment pour chœur, y tient une place de choix aux côtés d’un bel ensemble de partitions de musique de chambre. S’il n’a pas composé de symphonie au sens strict, il n’en a pas moins conçu quelques grandes partitions pour orchestre, avec souvent instruments solistes.

L’Association Aymé Kunc a beaucoup œuvré pour la réhabilitation d’une œuvre qui mérite bien mieux que l’oubli dans lequel elle était tombée. Enregistré au cours des concerts commémoratifs du 13 février et du 29 avril 2008, le présent programme rassemble quelques unes de ces belles pièces de musique de chambre dans lesquelles excellait le talent d’Aymé Kunc. La « Sonate pour violon et piano », la « Légende pour alto et piano » ainsi que la « Pièce pour alto et piano », ont toute leur place aux côtés des musiques de César Frank ou Gabriel Fauré. Leur lyrisme, la poésie qu’elles déploient, l’intensité expressive de leur développement sont ici admirablement servis par la violoniste et altiste Clara Cernat et le pianiste (et compositeur lui-même) Thierry Huillet, dont les jeux fusionnent dans la diversité. Sandrine Tilly, flûte solo de l’Orchestre du Capitole, est la brillante soliste des « Quatre pièces pour flûte et orchestre de chambre » : finesse et fluidité du jeu font merveille. Enfin les deux « Simples chansons » retrouvent le toucher ferme et léger à la fois de Thérèse Dussaut. L’Orchestre de Chambre de Toulouse, dirigé par Gilles Colliard, apporte sa contribution raffinée aux deux œuvres que la plupart des auditeurs découvriront avec bonheur.

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