Voici exactement cent ans, naissait à Odessa David Oïstrakh, celui que l’on baptisa « Le Roi David ». Roi du violon, il le fut sans conteste. Sa carrière, aussi modeste que fût l’homme, l’amena sur les sommets de l’accomplissement musical. Il est peu de violonistes d’aujourd’hui, peu de musiciens tout simplement, qui ne fasse à un moment ou à un autre, référence à cet artiste d’exception.
Mort en pleine gloire d’un infarctus alors qu’il était en tournée à Amsterdam en 1974, il laisse un immense héritage musical. Le présent coffret de 17 CDs réunit tout ce qu’il a enregistré chez EMI. Avec cette somme irremplaçable, le mélomane peut esquisser un semblant de bilan de l’apport artistique de David Oïstrakh. Outre les grands classiques signés Mozart, Beethoven, Brahms, Schubert, Sibelius qu’il porta à un niveau d’interprétation légendaire, ses exécutions de Chostakovitch, Prokofiev, Khatchatourian, qui lui dédièrent quelques unes de leurs œuvres, revêtent une importance historique. Il hisse à sa hauteur les artistes qui l’accompagnent dans cette trajectoire. Certaines des œuvres de son répertoire figurent ici deux fois, comme le concerto pour violon et le triple concerto de Beethoven, les simple et double concertos de Brahms, le concerto n° 3 de Mozart. Les confrontations d’Oïstrakh avec lui-même se révèlent passionnantes. Amis mélomanes, plongez-vous dans cet océan de musique ! Vous y retrouverez cette sonorité de miel, ce phrasé chaleureux, le naturel de ce vibrato, cette puissance maîtrisée qui humanisent une virtuosité à toute épreuve. De l’archet du violoniste à la baguette de chef (qu’il adopta vers la fin de sa vie) l’artiste conserva cette musicalité infaillible qui en fait un modèle d’intégrité. Le « must » de l’année !
