Disques

L’éclosion d’un talent d’exception

Il n’a pas encore vingt ans et possède déjà une vraie personnalité artistique. Coiffé en pétard, l’allure d’un adolescent d’aujourd’hui, Edgar Moreau est devenu, dès ses premières apparitions sur une estrade de concert, l’un des grands violoncellistes de notre époque. Voici que sort son tout premier enregistrement discographique constitué d’une succession de courtes pièces « de genre » : une carte de visite impressionnante qui devrait contribuer à asseoir une réputation amplement justifiée.

Né en 1994 à Paris, Edgar Moreau commence le violoncelle à quatre ans, en même temps que le piano, instrument pour lequel il obtient son prix au Conservatoire de Boulogne-Billancourt en 2010. Après avoir bénéficié de l’enseignement de Xavier Gagnepain, il poursuit ses études au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris dans la classe de Philippe Muller, ainsi que dans celle de Claire Désert pour la musique de chambre.

A onze ans, il se produit avec l’Orchestre du Teatro Regio de Turin, et avec l’Orchestre de l’Opéra de Massy, l’Orchestre de Douai, le Musica Viva Orchestra, le Svetlanov Symphonic Orchestra de Russie et le Sinfonia Iuventus Orchestra (sous la direction de Krzysztof Penderecki).

Invité dans de grandes capitales musicales, il s’est déjà produit en soliste à Saint-Pétersbourg, Moscou, Varsovie ou Caracas, et à l’occasion de festivals réputés (Deauville, Montpellier, La Folle Journée de Nantes…).

Edgar Moreau a notamment joué à Toulouse le deuxième concerto de Chostakovitch, avec l’orchestre du Théâtre Mariinsky sous la direction de Valery Gergiev. Il est de nouveau l’invité de la ville rose le 3 avril 2014.

Avec son pianiste accompagnateur favori, Pierre-Yves Hodique, il consacre son premier album, intitulé tout simplement « Play », à un bouquet de courtes partitions qui brosse ainsi le portrait d’un musicien à la fois virtuose et profond, d’une étonnante maturité. La diversité des caractères de cette palette de bis démontre l’étonnante largeur du spectre technique et expressif de ce jeune prodige. La technique, justement, sait se faire oublier du fait de son assimilation complète. La célèbre Csárdás de Vittorio Monti, qui ouvre ce récital, donne le ton et le niveau d’habileté du musicien. Les Variations sur une seule corde, de Niccolò Paganini, la Danse des Elfes, de David Popper, lui offrent un répertoire qui en dit long sur le niveau technique qui est le sien. Mais loin de se limiter à ce domaine « virtuose léger », Edgar Moreau démontre la profondeur de sa musicalité et de sa sensibilité avec des pièces comme le Salut d’amour d’Edward Elgar, le Chant du Ménestrel d’Alexandre Glazounov ou encore la belle Elégie de Gabriel Fauré. Il investit également le répertoire lyrique avec quelques transcriptions de pièces vocales, comme celle de l’Ave Maria de Franz Schubert, de la mélodie sensible Les Chemins de l’amour, de Francis Poulenc, ou encore du fameux air Mon cœur s’ouvre à ta voix, extrait du Samson et Dalila, de Camille Saint-Saëns.

Après une telle carte de visite, on attend avec impatience les interprétations que ce jeune prodige est capable de donner des grands concertos pour violoncelle et des partitions de musique de chambre, une pratique qui semble bien lui correspondre. Restons vigilants !

Partager

La séduisante saison 2025-2026 des Clefs de Saint-Pierre
Le 10 juin dernier les musiciens de l’Orchestre national du Capitole investis dans la nouvelle série des Clefs de Saint-Pierre et le président de l’association Internotes, Laurent Grégoire, ont dévoilé le riche contenu de cette 26ème saison.
Les Arts Renaissants : les belles rencontres de la saison 2025-2026
L’association toulousaine Les Arts Renaissants poursuit sa trajectoire d’exploration et de découverte d’un patrimoine musical d’une grande richesse.
Le concert exceptionnel de Musique au Palais
Ce dimanche 15 juin, l’association Musique au Palais organise un concert exceptionnel de musique de chambre dans le grand salon du Palais Niel.
« Passe ton Bach d’abord », improvisations et résurrection
La 17ème édition de Passe ton Bach d’abord, intitulée « À l’Improviste ! » vient de s’achever sur une triomphale présentation d’une troisième Passion que la plupart des auditeurs ont eu le bonheur de découvrir.
Le grand retour d’Adrienne Lecouvreur au Capitole de Toulouse
Un plateau royal pour conclure la saison 24/25 du Capitole
José Cura s’empare de Maurizio dans la reprise d’Adrienne Lecouvreur au Capitole
« Au Capitole, je suis sur une scène où le public aime encore le chant solaire et passionné à l’italienne » José Cura