Disques

Le vent du voyage

Les ensembles constitués d’instruments à vent ne sont pas si nombreux. La naissance, en 2007, du Quintette ArteCombo, représente déjà une bonne nouvelle pour un répertoire musical, parfois un peu marginal, mais très souvent inventif et hors norme. ArteCombo réunit Mayru Sato-Brémaud, flûte, Baptiste Gibier, hautbois, Annelise Clément, clarinette, Cyril Normand, cor (et Ba Ling-Bing, un instrument à percussion d’origine philippine) et Frank Sibold, basson (et Ba Ling-Ping). La rencontre de ces cinq musiciens issus d’horizons divers a conduit l’ensemble à obtenir le deuxième prix du Concours International de Quintette à vent « Henri Tomasi », de Marseille en 2011.

Leur album CD, intitulé « Carnet de route », rassemble un beau bouquet de pièces originales, d’esthétiques différentes, ouvertes sur le monde. Il s’agit bien là d’une invitation au voyage musical. Les « Sept danses balkaniques » du compositeur d’origine croate, Marko Tajcevic, transcrites pour ArteCombo par David Walter, ouvrent ce florilège. Ce traitement original du folklore de cette région évoque irrésistiblement celui d’un Bartók ou d’un Kodaly en Hongrie et en Roumanie.

La fantaisie raffinée et impertinente du premier Quintette à vent de Jean Françaix n’échappe pas aux interprètes qui s’en donnent à cœur joie. Le sourire affleure à tout moment dans leur interprétation.

Un parfum de mystère flotte sur le Quintette op. 46 « Variations sans thème » du compositeur franco-libanais Bechara El Khoury, pièce surprenante et étrange. Avec « Clap Slap Tremble » du Japonais Tomoyuki Hisatome, le dépaysement atteint son paroxysme. Les interventions vocales des interprètes sous la forme de cris et d’interjections brèves, l’utilisation de ce Ba-Ling-Bing percussif en contrepoint avec celle des instruments, la succession de séquences répétées et pourtant toujours différentes rattachent cette pièce à certaines tendances dites « répétitives ».

 
Enfin, la suite « Kleztet », de Jean-Philippe Cauvin, rejoint dans sa démarche celle de Marko Tajcevic. Le folklore, authentique ou réinventé, nourrit le rythme comme les harmonies de ce triptyque original, tout imprégné d’humour yiddish.

Certes, chaque musicien d’ArteCombo impressionne par ses qualités techniques et expressives individuelles. Mais c’est surtout la cohésion de l’ensemble, l’impression que l’on écoute un seul instrument aux riches sonorités qui suscitent l’admiration.

Voici l’exemple à suivre dans toute musique de chambre.

Un précédent album CD avait fait appel aux membres d’ArteCombo pour illustrer un conte d’inspiration africaine intitulé « Caravane Gazelle ». Sur un texte de Florence Prieur, dit par Julie Martigny et qui narre les amours touchantes d’une gazelle et d’un chameau, le compositeur Olivier Calmel a écrit une musique poétique et évocatrice que l’ensemble à vent interprète avec finesse et esprit.

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