Disques

Il y a 150 ans…

Saluons comme il convient la parution de ce somptueux coffret en hommage à ce musicien français aussi original qu’exceptionnel qui révolutionna la musique : Hector Berlioz (1803-1869), disparu donc il y a tout juste un siècle et demi.

Avant de se plonger dans l’écoute de ces 27 CDs (!), il faut lire le texte de la plaquette signé par David Cairns, journaliste britannique spécialiste de Berlioz, un texte excellemment traduit en français par Hugues Mousseau. S’étendant sur 16 pages et structuré en 4 paragraphes, successivement : Mélodies, Musique sacrée, Œuvres symphoniques et Opéra, il est un guide parfait pour appréhender tout le génie de ce compositeur au travers des différents genres qu’il a portés à incandescence. Ce ne sont pas moins de 32 h de musique qui vous sont ainsi offertes ! Les férus berlioziens peuvent me dire, et ils ont raison, que ce compositeur n’a pas écrit 32 h de musique. Sauf que ce coffret propose certaines doubles visions. Il en est ainsi de la Symphonie fantastique, œuvre emblématique de ce compositeur s’il en est, que l’on peut ainsi entendre tout d’abord sous la direction de Jean Martinon à la tête de l’Orchestre national de l’ORTF (1973) puis, dirigée par Rhené-Baton (1879-1940) avec les phalanges de l’Orchestre des Concerts Pasdeloup, enregistrée en 1924 et publiée pour la première fois ici. La confrontation est passionnante.

De même le fameux cycle des Nuits d’été est ici proposé dans la version pour quatre voix différentes (Catherine Robbin, Diane Montague, Howard Crook et Gilles Cachemaille) ainsi que dans la version pour mezzo-soprano seule (Janet Baker). Dans les « doublons » se trouvent aussi d’autres pépites datant de 1901 à 1904. Citons-les : deux extraits de La Damnation de Faust interprétés par le baryton Maurice Renaud (1861-1933) et des extraits des Troyens par Marie Delna et Félia Litvinne.

Nous sommes ici parmi les tout premiers enregistrements d’œuvres de Berlioz. Historique ! Il y a aussi des premières mondiales au disque. Il en est ainsi de deux fugues pour orgue interprétées par Matthieu Baboulène-Fossey, de la mélodie Le Dépit de la bergère chantée par Elsa Dreisig accompagnée au piano par Jeff Cohen. La volonté de Berlioz de faire embrasser les Français et les Anglais sous un même étendard, le compositeur ne pouvait imaginer un certain Brexit, est entièrement contenue dans une courte pièce pour ténor, double chœur et orchestre, ici enregistré pour la première fois : Le Temple universel. Le diamant de ces « premières » est assurément La Nonne sanglante ou du moins les fragments de cet opéra inachevé dont Berlioz souhaitait la destruction dès après sa mort… Véronique Gens y est superlative ! A découvrir absolument. Après se posait certainement le choix, dans l’immense catalogue de Warner/Erato/EMI, des interprétations. On ne peut que saluer la diversité et le talent des artistes réunis, certains sont des berlioziens dans l’âme, dont Michel Plasson et l’Orchestre du Capitole de Toulouse, largement sollicités, d’autres plus « exotiques » dans ce répertoire, je pense à Leonard Bernstein et Riccardo Muti. Impossible ici de tous les citer. Quoi qu’il en soit, la compilation est une véritable anthologie, précieuse, intelligente. En fait, et à ce prix, indispensable !

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