Disques

Guitare de France

Sébastien Llinares tient une place à part dans le monde de la guitare. Après une formation classique, ce Toulousain de naissance a mené de front des études de musicologie et de jazz. Le musicien sensible qu’il est s’intéresse à toutes les musiques. Il pratique en outre tous les types de guitare, baroque ou électrique ! Après avoir visité le monde de Turina et celui de Bach, le voici dans un répertoire rare, celui de la musique française du XXème siècle.

Intitulé joliment « Soliloque – En compagnie d’Henri Sauguet, Pierre Wissmer, Francis Poulenc et Albert Roussel » le programme original de cet album rend hommage à tout un pan intimiste de la musique française – Pierre Wissmer, d’origine suisse, ayant été naturalisé français !

Le guitariste ouvre ce florilège sur la douce et tendre Sarabande de Francis Poulenc. Une courte évocation néo-renaissance pleine de nostalgie. Henri Sauguet occupe ensuite une place importante.

Outre Soliloque, qui fournit son titre à l’album, l’ensemble de ses pièces abordées ici brossent un portrait intimiste du compositeur. Le livret succinct qui accompagne cette parution aurait mérité de détailler davantage les titres des œuvres. Ainsi, Musique pour Claudel 1 comporte les quatre sections : En forme d’Ouverture – Images – Le Temps qui passe – Caquetage. Musique pour Claudel 2, se subdivise, quant à elle, en trois sections : Cantabile – Les Couleurs (Le bleu – Le rouge – Le jaune – Le vert) – Contrastes. Il s’agit là de deux musiques de scène composées explicitement pour le théâtre. Les deux préludes qui suivent (A la mélancolie et Au souvenir) témoignent d’un talent imaginatif et secret, d’un intimisme que l’interprète sert avec poésie et musicalité.

Moins connu des mélomanes, Pierre Wissmer (1915-1992), d’origine suisse, n’en possède pas moins « …la clarté française, la précision suisse, un goût italien pour le brio et une pointe d’abandon slave qu’il doit tenir de son ascendance maternelle… », comme le déclaraient Bernard Gavoty et Daniel-Lesur. Ses compositions sont abordées par Sébastien Llinares avec une clarté du jeu polyphonique qui en souligne la simplicité et la sensibilité. Signalons que deux de ces partitions, Prestilagoyana (en hommage aux deux grands guitaristes Ida Presti et Alexandre Lagoya) et Ritratto del poeta, sont jouées à deux guitares. A Sébastien Llinares se joint alors son compagnon de route, Nicolas Lestoquoy. Regrettons que cette participation ne soit pas signalée dans le livret. Le jeu des deux musiciens se fond d’ailleurs avec subtilité et rend grâce à la finesse et à l’esprit de cette littérature enjouée. C’est Albert Roussel qui conclut ce parcours avec sa belle pièce Segovia, riche et pleine d’esprit, en hommage au grand guitariste.

Passons sur le commentaire amphigourique accompagnant le livret, si étranger au jeu fait d’élégance et de musicalité de Sébastien Llinares, et redisons ici tout l’intérêt de cette publication d’un répertoire rare et de qualité, si bien défendu.

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