Disques

De découvertes en découvertes

Avec cet enregistrement s’achève un passionnant parcours lyrique entrepris il y a près de six ans, un parcours débuté avec l’Armide de Lully et qui se termine aujourd’hui avec le Don Carlos de Verdi. Sous la bannière flamboyante des « Tragédiennes », ce tryptique nous aura fait croiser des compositeurs connus et joués de nos jours, mais également des musiciens plus rares, tels Mondonville, Leclair, Royer, Sacchini, Piccinni et, dans ce dernier enregistrement, Méhul, Kreutzer, Gossec et Mermet.

 
Pour ce volume 3, Christophe Rousset remercie tout particulièrement le Palazetto Bru Zane de Venise pour son aide autant musicologique, éditoriale que financière qui lui donna accès à des raretés parmi lesquelles Véronique Gens et lui-même furent obliger de faire des choix parfois douloureux tant l’offre était passionnante.

Ce dernier opus, enregistré en 2011, nous offre pour débuter le rarissime Ariodant qu’Etienne-Nicolas Méhul (1763-1817) composa en 1799. Ce bijou annonciateur du grand romantisme est suivi d’une autre rareté, l’Astyanax de Rodolphe Kreutzer (1766-1831) créé en 1801.

Tout aussi inconnu pour beaucoup, le Thésée de François-Joseph Gossec (1734-1829), une vaste tragédie lyrique en 4 actes donnée pour la première fois en 1782. Au rang de ces découvertes il faut ajouter le Roland à Roncevaux d’Auguste Mermet (1810-1889) qui vit le jour en 1864 et l’Henri VIII de Camille Saint-Saëns (1835-1921) qui affronta les feux de la rampe  en 1883. Véronique Gens interprète les héroïnes de ces opéras avec une rigueur stylistique de tous les instants et avec cette intensité dramatique permanente qui est sa marque artistique. Toutes ces qualités, la soprano les met au service de ces autres standards de l’opéra qui complètent l’énorme programme de ce récital : Iphigénie en Tauride, Le Prophète, Les Troyens, Hérodiade, Don Carlos. Très clairement, la cantatrice orléanaise, aujourd’hui au milieu de sa carrière, souhaite à l’évidence s’éloigner du répertoire classico-baroque qui a fait sa renommée depuis une vingtaine d’années. Il est aisé de la comprendre. Pour autant, flirter avec des emplois de mezzo ou de falcon est-il compatible avec une voix dont l’éblouissant registre central ne peut cacher un manque certain de projection dans le registre grave et quelques tensions dans l’aigu forte ? Cette magnifique interprète, d’une probité sans égale, est à un tournant de sa carrière, un tournant peut-être délicat à négocier. Un mot enfin pour souligner combien le travail de Christophe Rousset à la tête de ses Talens Lyriques, pour l’occasion renforcés, est exemplaire.

Partager

Claire Roserot de Melin, Chevalier des Arts et Lettres
« Dire que le spectacle vivant se meurt n’est pas d’actualité au Capitole » Claire Roserot de Melin
CIE ILLICITE – BAYONNE  – UN «LAC » REVISITÉ
  La CIE Illicite que dirige de main de maître son directeur et chorégraphe, Fabio Lopez, depuis maintenant 10 ans, continue de grandir dans le respect d’un travail académique nourri aux fondements de la danse classique, mais étoffant aussi son répertoire d’un vocabulaire plus contemporain, faisant appel à des
Concert en dialogue entre W. A. Mozart et R. Strauss
Le 20 février prochain, Tarmo Peltokoski, directeur musical de l’Orchestre national du Capitole, propose d’associer la musique de Wolfgang Amadeus Mozart et celle de Richard Strauss.
La sublime noirceur de Chostakovitch
Le cinquantenaire de la disparition de Chostakovitch a été célébré par Les Grands Interprètes lors du concert du 10 février dernier.
L’Espagne rêvée de Maurice Ravel, l’Espagne vécue de Manuel de Falla
La célébration des 150 ans de la naissance de Maurice Ravel a permis de retrouver à Toulouse le grand chef catalan Josep Pons et le pianiste espagnol Javier Perianes.
The Gesualdo Six : la voix des anges
La 4ème rencontre de la saison des Arts Renaissants, le mardi 4 février 2025 dernier, a révélé l’indicible beauté musicale de l’ensemble vocal britannique The Gesualdo Six, invité pour la première fois à Toulouse.