Disques

Bruckner à Berlin

Depuis que Sir Simon Rattle a pris la direction de l’Orchestre Philharmonique de Berlin, le grand chef britannique a introduit de nouvelles politiques musicales au sein de l’institution. Le répertoire s’est élargi, les sonorités de l’orchestre ont changé, au désespoir de certains nostalgiques du « son Karajan », pour le bonheur d’autres observateurs plus ouverts de la vie musicale berlinoise.

Voici que Rattle aborde enfin Bruckner à la tête de la phalange qui l’a beaucoup joué par le passé sous les directions les plus prestigieuses, de Furtwängler à Haitink.C’est par la célèbre quatrième symphonie qu’il pénètre l’univers mystique et intemporel de ce bâtisseur de cathédrales sonores. Dans cette symphonie baptisée « Romantique », Rattle analyse chaque mouvement avec ses caractéristiques spécifiques, n’hésitant pas à opposer les atmosphères, à varier les sonorités. Ainsi, l’allegro initial conserve tout du long sa concentration intravertie, alors que les cuivres berlinois explosent avec éclat dans un scherzo « musclé ». Mais c’est probablement la lente montée vers la lumière du final qui éclaire le plus sur le discours humaniste et pourtant d’une certaine candeur de Bruckner. L’enregistrement public n’est pas techniquement irréprochable, mais les musiciens du Berliner Philharmoniker prouvent une fois de plus leur perfection instrumentale.

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