Disques

Brahms en toute intimité

Les trois sonates pour violon et piano ont été composées entre 1878 et 1888 par Johannes Brahms à l’apogée de son épanouissement créateur. Contemporaines notamment de ses deux dernières symphonies et de son concerto pour violon, elles réalisent la plus admirable des synthèses entre le lyrisme chaleureux de son écriture orchestrale et la profonde intimité de ses dernières pièces pour piano seul.

Au-delà de leurs caractéristiques individuelles, ces trois partitions illustrent somptueusement le sens du dialogue entre les deux instruments et flirtent en cela avec les sommets historiques de toute la musique de chambre. Les deux musiciens qui s’emparent ici de cette musique profondément romantique s’illustrent souvent dans le répertoire d’aujourd’hui.

 

Geneviève Laurenceau et Johan Farjot participent ensemble à la création d’œuvres nouvelles tout en explorant le répertoire le plus large de la musique de chambre, en particulier au sein de l’ensemble Contraste qui n’hésite pas à pratiquer les chemins de traverse. En outre, Geneviève Laurenceau occupe avec grand succès depuis 2007 le poste de premier violon solo supersoliste de l’Orchestre national du Capitole. Les deux compères abordent Brahms avec toute la complicité indispensable à ce genre d’exercice.

Est-ce la pratique des musiques actuelles qui confère à leur interprétation de ces œuvres, la lisibilité, la transparence, la lumière qui la caractérisent ? Ce n’est pas impossible. La beauté instrumentale, timbre riche et plein du violon, limpidité profonde du piano, est humblement mise au service d’une musique admirable. Aucune lourdeur ne vient surcharger les lignes mélodiques qui naissent avec une souplesse étonnante. L’intensité expressive ne se surajoute jamais à la fluidité de l’harmonie. Elle en est l’émanation naturelle. Si le drame affleure par instants, la sensibilité des deux musiciens, la conviction avec laquelle ils pénètrent cet univers chatoyant tient l’auditeur en haleine de bout en bout. Dès l’introduction de la première sonate, murmurée comme une confidence, l’émotion est là. Les longues phrases du premier mouvement, comme lancées sur le souffle, témoignent d’une sens aigu du legato romantique. La fièvre juvénile qui nourrit tout l’allegro initial de l’op. 108, source d’échange et de dialogue fructueux se révèle tout aussi admirable.

Voici deux musiciens qui savent servir la musique sans s’en servir.

Partager

Une musique de toute éternité avec Ricardo Gallén
Le premier concert de la belle saison Toulouse Guitare, le vendredi 17 octobre dernier, a illuminé la Chapelle des Carmélites d’un éclairage délicat et intense grâce au grand guitariste espagnol Ricardo Gallén.
Marek Janowski et Frank Peter Zimmermann, les invités prestigieux de l’Orchestre national du Capitole
Le jeudi 23 octobre et le vendredi 24 octobre à 20h, la Halle aux Grains retrouve deux grands musiciens déjà invités, le chef d’orchestre Marek Janowski et le violoniste Frank Peter Zimmermann.
Le quatuor à cordes : richesse et diversité
Après leur premier concert « hors les murs » de la saison, les musiciens des Clefs de Saint-Pierre ont retrouvé ce lundi 13 octobre leur port d’attache, l’auditorium Saint-Pierre des Cuisines.
La bouleversante histoire du médaillé d’or olympique de cécifoot
Il nous fait partager ses peurs, ses doutes, ses joies, ses matchs…
BALLET DU CAPITOLE : DANSE, CHANT ET MUSIQUE POUR UN HOMMAGE Á MAURICE RAVEL
Il y a 150 ans naissait, à Ciboure, Joseph Maurice Ravel, et l’année 2025 a été prolixe en hommages. Le Théâtre du Capitole, temple toulousain de la culture, ne pouvait pas ne pas se joindre à ces hommages. Ce sera chose faite pour l’ouverture de la saison du Ballet
« Daphnis et Chloé est un chef-d’œuvre absolu d’orchestration, de transparence et de couleur » Victorien Vanoosten
La saison de ballet du Capitole s’ouvre en majesté avec un hommage à Maurice Ravel