Disques

Brahms en grand

Peu de violonistes actuels possèdent l’ampleur sonore et le sens de la déclamation de Vadim Repin. Ce jeune natif de Sibérie, élève de Zakhar Bron, a vécu et étudié dans l’ombre des grandes figures du violon russe des années quatre-vingts.

 

S’il a recueilli en héritage quelques unes des qualités d’un David Oïstrakh (comment ne pas évoquer chez lui la sonorité d’airain de son prestigieux aîné ?), il a conservé dans son jeu l’humanité touchante de Yehudi Menuhin qu’il a côtoyé quelques temps. Cette splendide gravure du concerto pour violon de Brahms vient encore renforcer l’impression de cette double filiation. Son jeu s’y épanouit de la plus impressionnante façon. Planant au-dessus des grandes envolées du très bel orchestre du Gewandhaus, il concilie un soutien sans faille de la grande ligne et le soin du détail comme de la finesse des épanchements.

Riccardo Chailly, il est vrai lui ménage un commentaire orchestral d’une grand beauté. A signaler que Vadim Repin choisit, pour la cadence du 1er mouvement, celle de l’illustre Jascha Heifetz, en lieu et place des plus couramment jouées, celle de Kreisler ou de Joachim. Dans le double concerto pour violon, violoncelle et orchestre, Vadim Repin est rejoint par l’un des grands violoncellistes de sa génération, le norvégien Truls Mørk. Les deux sonorités de mêlent avec une profondeur et un respect mutuel admirables. Le dialogue s’établit immédiatement, soutenu, là aussi, par un orchestre présent, actif mais jamais envahissant. Voici deux interprétations d’une absolue grandeur, d’une profonde beauté.

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