Disques

Aux sources lumineuses

Nul ne peut prétendre enlever à « L’Orfeo » de Monteverdi le statut de premier opéra de l’Histoire de l’art lyrique.

En ce tout début d’un 17ème siècle italien somptueusement baroque, trois musiciens (Cavalieri, Peri et Caccini) ont déjà tracé la voie à l’éclosion de cet Orfeo. Chacun d’eux, d’ailleurs, réclamera la paternité du style récitatif adapté au théâtre musical, ce

fameux recitar cantando, source même de l’opéra.

Vaines querelles aujourd’hui tant « L’Orfeo » de Monteverdi, créé en 1607,  s’impose véritablement, de part ses structures théâtrales et musicales, comme l’œuvre liminaire, mais parfaitement achevée, de ce nouveau genre. Pour la première fois, une pièce de théâtre allait être chantée, et non parlée, par des interprètes qui garderaient leur posture expressive. Une véritable révolution qui associait définitivement la musique au texte.

La présente interprétation est due à l’immense talent d’un musicien : Rinaldo Alessandrini.

A la tête de son Concerto Italiano et d’une distribution de haut vol, au sein de laquelle il convient de souligner, tout de même, l’exceptionnel Orfeo du baryton Furio Zanasi, virtuose époustouflant des plus subtiles sprezzature et la contralto Sarah Mingardo, superbe dans le double rôle de la Messagère et de l’Espoir. Rinaldo Alessandrini nous offre l’une des plus lumineuses et intenses versions de cet ouvrage.

Somptueux !

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