Danse

Une saison très classique ponctuée de contemporain

A peine le dernier chausson délacé pour la Compagnie que déjà s’annonce, au lendemain de la dernière représentation de la saison 2009-2010, la programmation pour la prochaine saison. Et avec elle, pour la plus grande joie des balletomanes toulousains, un programme supplémentaire par rapport à cette année.

En effet, c’est six productions que nous propose Nanette Glushak avec quatre reprises, une entrée au répertoire et une création mondiale. Et parmi celles-ci, quatre grands ballets « narratifs ».

« Le Sacre du printemps », chorégraphie : Mauricio Wainrot. Maria Gutierrez et Luca Masala (Crédit photo Patrice Nin)

L’ouverture de saison se fera avec deux ballets déjà au répertoire de la Compagnie, tous deux sur une musique que Stravinski composa pour la troupe des Ballets Russes de Serge Diaghilev. « Le Sacre du printemps » nous sera présenté dans la version de Mauricio Wainrot, chorégraphe argentin reconnu internationalement et lauréat de nombreux prix, dont nous avions pu apprécier, sur la scène du Capitole, ce même « Sacre » et les « Saisons de Buenos Aires ». Michel Rahn quant à lui nous proposera une nouvelle version de son « Oiseau de feu » dans les costumes et les décors très insolites du plasticien Jean Paul Marchesi.

C’est avec le Ballet du Capitole que nous passerons les fêtes de Noël dans le monde merveilleux d’« Alice au pays des merveilles », une création mondiale de Michel Rahn sur la musique d’Alexander Glazounov. Si la totalité des personnages ne sera pas représentée, on y retrouvera les plus emblématiques comme le Lapin Blanc, le Chapelier Fou ou la Reine de Cœur pour n’en citer que quelques uns. Et pour nous raconter ce conte pour petits et grands, le chorégraphe dispose d’un merveilleux instrument : le Corps de Ballet et sa parfaite maîtrise technique pour interpréter ce genre d’œuvre. C’est David Coleman qui dirigera l’Orchestre du Capitole.

Le ballet Coppélia, chorégraphie de Nanette Glushak d’après Enrique Martinez.

La Mazurka : Pascale Saurel et Davit Galstyan (Photo David Herrero)

Nous ne quitterons pas la littérature pour le troisième programme, puisque Nanette Glushak nous offrira un ballet librement adapté de l’œuvre d’Alexandre Dumas et chorégraphié par André Prokovsky, récemment disparu, sur des extraits d’oeuvres de Verdi dans des arrangements de Guy Woolfenden, interprétés par l’Orchestre du Capitole sous la baguette de Nir Kabaretti. Nous suivrons ainsi les aventures d’Athos, Porthos, Aramis et d’Artagnan, ces « Trois mousquetaires » qui ont peuplé nos lectures adolescentes.

Nous retrouverons au mois d’avril deux chorégraphes parmi les plus importants de la danse actuelle : George Balanchine et Nacho Duato. Félix Mendelssohn a inspiré au premier une très poétique « Symphonie écossaise » et Alexander Glazounov les « Raymonda Variations » en hommage à Marius Petipa dont Balanchine était un fervent admirateur. Nacho Duato nous entraîne quant à lui dans l’Espagne des XVème et XVIème siècles pour la musique, sur les pas du poète Garcilaso de la Vega, pour une œuvre empreinte de mysticisme, d’amour et de mort : « Por vos muero ».

Paola Pagano dans la variation

de la Prière, du ballet « Coppélia »

(Photo David Herrero)

Après cette incursion dans la danse néoclassique et contemporaine, nous retrouverons les grands ballets classiques avec « Coppélia », chorégraphié par Nanette Glushak d’après Enrique Martinez, une œuvre que le public toulousain a plébiscité à plusieurs reprises. C’est le chef mexicain Enrique Carréon-Robledo, déjà habitué à cette œuvre et à ces danseurs, qui sera à la tête de l’Orchestre du Capitole, pour exécuter la pimpante musique de Léo Delibes.

La saison se terminera avec un ballet que nous n’avions pas revu sur la scène du Capitole depuis près de quinze ans, un chef d’œuvre de l’époque romantique : « La Sylphide », sur une chorégraphie de l’un des maîtres absolus de cet art, Auguste Bournonville. C’est Dinna Bjørn, chorégraphe danoise, spécialiste de Bournonville, qui remontera ce ballet pour la Compagnie. Nous retrouverons David Coleman à la direction d’orchestre.

La Compagnie se produira dans trois lieux au cours de cette saison : le Théâtre du Capitole, la Halle aux Grains et le Casino Théâtre Barrière. Un programme fort alléchant et qui comblera, n’en doutons pas, les amateurs de tous les styles de danse, dans lesquels excelle toute la troupe qui a atteint, grâce au travail acharné des danseurs et de Nanette Glushak, un niveau d’excellence remarquable.

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