Création mondiale, entrée au répertoire, nouvelle production ou première à Toulouse, le programme du Ballet du Capitole nous promet une saison riche en couleurs variées, même si seulement quatre programmes et sept petites heures de danse, seront proposés aux amateurs de danse de notre région.
Si la situation actuelle nous a privés, en cette fin de saison, de la création de Toulouse Lautrec de Kader Belarbi, nous la retrouverons dès le mois de novembre (du 4 au 8 novembre). Pour évoquer l’image du peintre « esclave de son petit corps », le chorégraphe s’est entouré de l’équipe qui participe si souvent à son travail créatif. La musique est signée Bruno Coulais, compositeur de musique de film (souvenons-nous des Choristes, par exemple) et sera interprétée en live par Sergio Tomassi à l’accordéon, et Raúl Rodriguez Bey au piano. Olivier Bériot, le complice désormais habituel des chorégraphies de Kader Belarbi, en signera les costumes, et Sylvie Olivé, la scénographie. C’est Danièle Devynck, conservatrice en chef du musée Toulouse Lautrec d’Albi, qui a apporté au chorégraphe sa profonde connaissance de l’œuvre du peintre. Ce spectacle est une coproduction avec la Scène Nationale d’Albi.
La Bayadere, de Thomas Edur © Rünno Laheso
L’une des icônes du ballet classique, La Bayadère, fera les délices des amateurs lors du temps de Noël, du 19 au 27 décembre. Ce spectacle nous transporte dans l’Inde millénaire, sur les pas du noble guerrier Solor, de la bayadère Nikiya, et de sa rivale la belle Gamzatti. Ce ballet en trois actes, chorégraphié par Marius Petipa, sur une musique de Léon Minkus, fut créé en janvier 1877 au Théâtre Bolchoï de Saint-Pétersbourg. Longtemps ignoré des publics occidentaux, ce n’est que dans les années 1960 que l’on peut voir un extrait de ce ballet : le Royaume des Ombres, certainement l’un des sommets de cette œuvre. C’est Rudolf Noureev qui, en 1992, remonte le ballet pour l’Opéra de Paris dans une fastueuse production. C’est la version de Tomas Edur, créée en mai 2013, par le Ballet National d’Estonie, à l’Opéra de Tallinn qui nous sera présentée ici. Avant d’être le Directeur de la Danse de cet Opéra, Tomas Edur fut le brillantissime danseur « principal » de l’English National Ballet de 1990 à 2009. L’Orchestre du Capitole sera placé sous la baguette de Garett Keast
Wind Women, de Carolyn Carlson © Rosellina Garbo
Le troisième programme de la saison, Paysages Intérieurs, du 27 avril au 2 mai 2021, mettra à l’honneur deux chorégraphes parmi les plus importants de la danse actuelle et leur vision poétique de l’âme de la danse. Ainsi, entreront au répertoire de la Compagnie, deux ballets de Carolyn Carlson : If to Leave, Is to Remember, sur une musique de Philip Glass et Wind Women, sur les tableaux sonores de Nicolas De Zorzi. Thierry Malandain, quant à lui brodera sur la musique mélancolique de Frédéric Chopin, une série de Nocturnes.
Le mois de juin, du 24 au 27 juin, verra la re-création des Saltimbanques, un ballet de Kader Belarbi, créé en août 1998 à l’Orchard Hall de Tokyo. Le chorégraphe, passionné de peinture et de littérature, s’est librement inspiré du tableau de Pablo Picasso, La famille des saltimbanques (1905), et de la 5ème des Elégies de Duino de Rainer Maria Rilke. Nous y retrouverons Sergio Tomassi à l’accordéon, chargé de la programmation et l’instrumentalisation musicales.
Nocturnes, de Thierry Malandain © Olivier Houeix
Cette saison verra également la mise en place d’une innovation étonnante. En effet, à l’occasion des représentations de Toulouse Lautrec, il sera proposé aux spectateurs une expérience de réalité virtuelle. Grâce à un casque VR sans fil, fonctionnant en wifi, le spectateur sera immergé à 360° au cœur de l’action. Il pourra regarder tout autour de lui, au milieu des artistes, tantôt avec le regard de Toulouse Lautrec, tantôt emporté hors scène dans un autre décor, témoin privilégié de scènes très intimistes. Si les images de réalité virtuelle sont maintenant assez habituelles dans les jeux vidéo ou les films, cette expérience sera une première en France dans le monde du spectacle vivant. 100 spectateurs seront ainsi virtuellement au cœur du spectacle. A vivre absolument !