Danse

Un dialogue hypnotique

Deux personnalités artistiques importantes de notre époque, la chorégraphe américaine Lucinda Childs, née en 1940, et son compatriote, le compositeur, tête de pont du mouvement minimaliste répétitif Philip Glass, né en 1937, ont uni leurs forces pour Dance, un ballet qui, depuis sa création en 1979, fait figure de pièce majeure dans le corpus de cette artiste.

Dance – Photo Jaime Roque de la Cruz –

Ce sont 17 danseurs du Ballet de l’Opéra de Lyon qui étaient sur la scène d’Odyssud les 6 et 7 février derniers pour interpréter cette œuvre un rien déroutante au début, puis fascinante et enfin totalement envoûtante voire hypnotique. Composé de trois séquences d’à peu près 20’ chacune, ce ballet forme une trilogie abstraite dont la scénographie est confiée au plasticien américain Sol LeWitt, un artiste disparu en 2007 et ayant appartenu également au mouvement minimaliste. Son apport à ce ballet est fondamental. Il s’agit d’un film en noir et blanc faisant écho en les amplifiant visuellement aux mouvements des danseurs, leur donnant de fait, et sans rien occulter de leur véritable présence sur scène, une dimension spatiale vertigineuse. Dans la veine minimaliste qui la caractérise, Lucinda Childs propose une chorégraphie en apparence simple mais réclamant une mémoire prodigieuse. Se déplaçant de cour à jardin et inversement dans un tempo rapide et sur un seul enchaînement, les danseurs, tout de blanc vêtus, envahissent peu à peu notre imaginaire, à l’image d’un rituel sacré. Le solo central, dansé lors de la création par Lucinda Childs, est suivi par une troisième séquence plus complexe. Dans celle-ci, les trajectoires se multiplient, les corps se frôlent sans jamais se toucher bien sûr, les rythmes varient également. Une forme d’apothéose. Saluons comme il convient la performance, il n’y a pas d’autre mot, de ces danseurs, pour leur rigueur, leur discipline et la fluidité de leurs mouvements. Un moment rare. Une expérience sensorielle. La danse en suspension. Un dialogue unique entre le son et le mouvement.

Partager

« Je ne plaque jamais mon imaginaire sur un ouvrage » Michel Fau
« Pirates des Caraïbes n’est rien d’autre que l’histoire du Vaisseau fantôme »
Marie Jacquot et Bohdan Luts, les invités de l’Orchestre national du Capitole
Le concert du 15 mai reçoit deux personnalités en pleine ascension musicale : L la cheffe d’orchestre française Marie Jacquot et le violoniste ukrainien Bohdan Luts.
Le grand retour du Hollandais volant au Capitole
C’est dans le cadre d’une nouvelle production mise en scène par Michel Fau que la Capitole fête le retour sur sa scène du Vaisseau fantôme, absent de son affiche depuis près de trente ans !
Feu d’artifice au concert final de la saison Toulouse Guitare
Ce dimanche 4 mai 2025 à 17 h, la Chapelle des Carmélites recevait le Tchèque Pavel Steidl, l’un des plus grands guitaristes de sa génération.
La 40ème saison haut de gamme des Grands Interprètes
La saison 2025-2026 des Grands Interprètes revêt cette fois un lustre particulier.
Bertrand Chamayou, la flamboyante virtuosité au service de la musique
Dans le cadre de la saison des Grands Interprètes, le grand pianiste toulousain offrait, le 29 avril dernier à la Halle aux Grains un récital en forme de défi.