C’est en 1856 que Joseph Mazilier, chorégraphe du Ballet Impérial de Paris, crée un grand ballet académique d’inspiration orientaliste, qui sera donné à l’Opéra de Paris, et jamais reprogrammé ensuite dans cette version française. L’époque est à l’évocation de l’Orient : Eugène Delacroix, Théodore Chasseriau ou Jean Dominique Ingres ont illustré en peinture ce mouvement.
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Un siècle et demi après, Kader Bélarbi a choisi de « revisiter » cette œuvre pour le Ballet du Capitole. C’est à une véritable relecture et réécriture tant musicale que chorégraphique que s’est livré le chorégraphe. Son désir était de créer un grand ballet en utilisant la grammaire de la danse académique, dans le dessein également de renouveler la tradition avec des danseurs d’aujourd’hui. Le respect de la tradition n’interdit pas d’adapter, d’innover et de donner un sens plus contemporain à l’œuvre du passé, estime le chorégraphe.
S’inspirant comme Joseph Mazilier du poème de Lord Byron, The Corsair, Kader Bélarbi a construit un ballet épique qui joue sur la virtuosité tant des solistes que des ensembles.
Quant à la musique, le chorégraphe s’est servi bien évidemment de la partition originale d’Adolphe Adam, mais en la revisitant également et en y mêlant des œuvres de Arenski, Lalo, Massenet et Sibelius. Il en a confié la mise en place au chef d’orchestre et compositeur David Coleman, qui assure la cohérence de cette partition elle aussi « revisitée ».
Le Ballet du Capitole autour de Kader Belarbi © David Herrero
Gageons que le niveau atteint par le Ballet du Capitole dans tout ce qui est danse classique, et dont nous avons pu avoir une brillante démonstration lors des cours donnés en public au Théâtre du Capitole, dans le cadre de l’opération Opéra pour tous ce dernier week-end, fera de ce programme l’un des évènements de la saison.
Rappelons que le mercredi 23 mai, au Centre culturel Alban Minville à 18 h, le Ballet du Capitole fera une démonstration d’extraits du Corsaire, commentée par les artistes.