Nocturnes – Chor. Thierry Malandain – ©Olivier Houeix
Carolyn Carlson et Thierry Malandain, tous deux membres de l’Académie des Beaux-Arts, où siégea Maurice Béjart de 1994 à 2007, sont les invités de Kader Belarbi qui a voulu offrir au public toulousain un moment de rêve et de poésie avec trois ballets de ces deux chorégraphes, ballets qui entrent au répertoire du Ballet National du Capitole.
On ne présente plus Carolyn Carlson qui se définit comme artiste nomade et poète, et qui au terme « chorégraphie » préfère celui de « poésie visuelle ». Américaine de naissance, elle obtient la nationalité française en 2019. Sa rencontre avec Alwin Nikolais sera déterminante dans sa conception du mouvement de la lumière et de la musique. Elle le suit à New York, puis dans les années 70 elle arrive en France et intègre la compagnie d’Anne Béranger. Viendra après l’Opéra de Paris et le GRTOP (Groupe de Recherche Théâtrale de l’Opéra de Paris). Ce cadre permet à Carolyn Carlson de se consacrer à un travail expérimental au sein de l’Opéra ; travail qui participe à l’essor de la Nouvelle danse française.
Mais la voyageuse repart bientôt. En Finlande, tout d’abord, puis en Italie où elle est en résidence à la Fenice, puis de nouveau en Finlande. Hambourg, Paris, Venise, et Paris encore où en 1997 elle crée, pour l’Opéra de Paris Signes, ballet dansé par les étoiles Marie-Claude Pietragalla et Kader Belarbi. Elle fonde ensuite l’Atelier de Paris-Carolyn Carlson et en 2005 elle prend la direction du Centre Chorégraphique National de Roubaix. Enfin en 2014, elle fonde sa propre compagnie : la Carolyn Carlson Company.
If to leave is to remember est le premier ballet de cette soirée. Crée en 2006 sur une musique de Philippe Glass, c’est une œuvre très dynamique qui s’articule autour du thème de la séparation. « Chez l’homme, tout n’est que séparation », nous dit la chorégraphe. « Tout le monde est confronté à la séparation ». Jusqu’à la plus grande, la Mort.
Wind Women a pour thématique le vent. Créé à l’origine pour une seule danseuse en 2011, Carolyn Carlson l’a transformé ensuite pour plusieurs danseuses, et pour le Ballet du Capitole ce seront douze danseuses qui seront sur scène. Nicolas de Zorzi a composé, pour cette pièce, une musique à la fois instrumentale et électronique. “Je capture le vent dans un sac en papier et je l’emporte chez moi “. Ce poème zen serait, selon Carolyn Carlson, une parfaite illustration de l’atmosphère de ce ballet.
La deuxième partie du spectacle nous présentera Nocturnes de Thierry Malandain. On ne présente plus ce chorégraphe dont plusieurs œuvres sont déjà au répertoire du ballet national du Capitole, la dernière en date étant la création mondiale à Toulouse du superbe Daphnis et Chloé en juin dernier. Auteur de plus de 80 chorégraphies au sein de Malandain Ballet Biarritz, si le chorégraphe se dit fortement attaché au ballet classique, il propose néanmoins, parfois, des chorégraphies d’essence très contemporaine. Il est en quête, nous dit-il , « d’une danse qui ne laisserait pas seulement la trace du plaisir, mais qui renouerait avec l’essence du sacré… ».
Pour Nocturnes, il a choisi la musique de Frédéric Chopin, donnant ainsi à son ballet cette teinte mélancolique et nostalgique de l’époque romantique.
Annie RODRIGUEZ
Ce spectacle est présenté en partenariat avec le Théâtre de la Cité – CDN Toulouse-Occitanie – La Place de la Danse – CDCN Toulouse-Occitanie et Odyssud Blagnac.12
Représentations au Théâtre de la Cité le 10 février à 21h, le 11 février à 18h30 et le 12 février à 15h30.
Carolyn Carlson donnera une Masterclass (à partir de 10 ans) le samedi 11 février à 12h au Théâtre de la Cité.
Billetterie : 05 34 45 05 05 – www.theatre.cite.com