Danse

Giselle, ou l’art sublime de la ballerine

C’est un royal cadeau que nous offrent le Ballet du Capitole et son directeur et chorégraphe, Kader Belarbi en cette période de fête. En effet Noël et le Jour de l’An seront placés sous le signe de l’héroïne romantique s’il en est : Giselle. Ce ballet, chef-d’œuvre absolu du ballet romantique est le parfait résumé de ce style et a toujours une place de choix dans le répertoire chorégraphique des grandes compagnies.

Créé en 1841 sur un livret de Jules Henri de Vernoy de Saint Georges et Théophile Gautier qui avait puisé son inspiration dans l’œuvre de Henrich Heine, De l’Allemagne, Adolphe Adam en composa la musique, Jean Coralli et Jules Perrot en signèrent la chorégraphie. Carlotta Grisi, dont l’art et la personne avaient littéralement ensorcelé Théophile Gauthier et qui fut sans aucun doute l’inspiratrice du personnage, fut la première Giselle. A ses côtés Lucien Petipa interpréta le prince Albrecht et Adèle Dumilâtre, Myrtha. Dans son compte-rendu à Henrich Heine sous forme d’article dans La Presse, Théophile Gautier écrit : « La Carlotta [Grisi] a dansé avec une perfection, une légèreté, une hardiesse, une volupté chaste et délicate qui la mettent au premier rang, entre [Fanny] Elssler et [Marie] Taglioni ; pour la pantomime, elle a dépassé toutes les espérances ; pas un geste de convention, pas un mouvement faux ; c’est la nature et la naïveté même… ».

Carlotta Grisi, créatrice du rôle de Giselle, dans l’Acte II du ballet

Julie Charlet en répétition

– Photo David Herrero –

Nos Giselle capitolines, María Gutiérrez et Julie Charlet succèderont sur scène non seulement à Carlotta Grisi, mais aussi à toutes les grandes étoiles qui ont « habité » le rôle : Anna Pavlova, Margot Fonteyn, Yvette Chauviré, Noëlla Pontois et plus près de nous Aurélie Dupont ou Svetlana Zakharova.

Pour cette nouvelle production, Kader Belarbi a choisi de retravailler la chorégraphie, en particulier celle du premier acte. Sa parfaite connaissance du rôle d’Albrecht qu’il a dansé maintes fois à l’Opéra, ses recherches approfondies sur le sujet ont conforté sa vision du ballet. Il a d’autre part fait appel à Monique Loudières, étoile de l’Opéra de Paris, grande interprète du rôle pour accompagner les solistes et à Laure Muret, de l’Opéra de Paris également, pour coacher le corps de ballet féminin dans le si difficile acte blanc où les danseuses doivent atteindre la pureté éthérée des Willis.

Cette ouverture de saison pour le Ballet du Capitole, même si elle se place (à nouveau !!) pendant des vacances scolaires, sera, à n’en pas douter, l’évènement chorégraphique de cette fin d’année, et le public saura illuminer cette période si propice à l’émerveillement, en accourant nombreux pour retrouver dans les danses joyeuses des vignerons et l’envol ailé des Willis, le rêve couleur d’espérance.

AUTOUR DE GISELLE

Plusieurs actions sont proposées autour de ce spectacle.

Cours de danse public : Théâtre du Capitole – samedi 12 décembre à 12h15. Inscription sur www.theatreducapitole.fr.

Carnets de danse : Théâtre du Capitole – samedi 12 décembre à 18h. Entrée libre.

Atelier danse : Théâtre du Capitole – dimanche 13 décembre à 14h. Inscription sur www.theatreducapitole.fr

Danse à la Cinémathèque : L’Adage – Le Spectre de la danse – Yvette Chauviré une Etoile pour l’exemple. Cinémathèque de Toulouse – mardi 15 décembre à 19h.

Rencontre : Giselle et le ballet romantique. Animée par Florence Poudru avec Monique Loudières et Kader Belarbi. – Théâtre du Capitole – jeudi 17 décembre à 18h. Entrée libre.

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