Danse

Des Moines du Shaolin au Ballet Preljocaj, une saison chorégraphique « qui envoie du bois »

« Envoyer du bois », voilà une expression qui a l’heur de plaire à Emmanuel Gaillard, tant il l’a reprise lors de sa conférence de presse présentant la future saison du vaisseau amiral de la culture made in Blagnac : Odyssud. Une saison richissime, à l’image des précédentes et qui pourrait presque se résumer par ladite expression, synonyme de richesse mais aussi d’aventure artistique. La présente chronique se borne, si l’on peut dire, à la saison chorégraphique. Mais si vous êtes aussi amateur de théâtre, de cirque, de magie, de musique, une visite sur le site www.odyssud.com devrait amplement vous satisfaire.
Mais revenons à la danse.

Ce qui caractérise les programmes chorégraphiques proposés par Odyssud depuis de nombreuses années est certainement d’une part, l’éclectisme des styles retenus, d’autre part l’extrême qualité des troupes qui sont invitées à se produire. La saison 18/19 ne fera que confirmer ce postulat aussi exigeant qu’enthousiasmant. Ce ne sont pas moins de 12 propositions qu’Emmanuel Gaillard nous invite à découvrir ou à retrouver.

C’est avec Sutra, un voyage initiatique et spectaculaire, sur une chorégraphie de Sidi Larbi Cherkaoui, interprété 19 moines bouddhistes, également experts en arts martiaux, que s’ouvre cette saison. Il revient après son génial Pixel, Mourad Merzouki défie cette fois les lois de l’apesanteur avec son spectacle Vertikal, interprété par la Compagnie Käfig. Avec sa compagnie L’hélice, Myriam Naisy est de retour à Odyssud avec deux nouvelles créations : De plumes et de plomb et Sous-venance Sur-venance. Entre terre et air, des danses mystérieuses.

Batsheva Dance Company

Comment une saison pareille pourrait bien se passer d’un volet ibérique ? Le voici donc avec rien moins que la Compagnie Maria Pagés et son Yo, Carmen, spectacle portant le sceau de celle qui est la référence mondiale du flamenco ! Sans porter une ombre quelconque à tout ce qui fait cette saison chorégraphique, comment ne pas malgré tout souligner la venue de la célébrissime Batsheva Dance Company dans l’un de ses hits : Last Work signé Ohad Naharin. Trois représentations qui afficheront complet sans nul doute. Avec Désordres, c’est le Groupe 3ème étage, composé de danseurs de l’Opéra de Paris, qui vient nous présenter son spectacle-phare, aussi débridé que virtuose, dans une chorégraphie de Samuel Murez. Nul n’ignorant bien sûr que le Ballet de l’Opéra de Paris est le meilleur du monde. La danse hip-hop est à nouveau de passage avec le Pockemon Crew et son spectacle Hashtag 2.0. Rien moins que les champions du monde dans leur discipline. Comme il en faut pour tous les goûts, et bien voici Le Lac des Cygnes par les 50 danseurs du Yacobson Ballet de Saint-Pétersbourg, dans la chorégraphie historique de Marius Petipa et Lev Ivanov. Que dire de plus… Le Ballet de l’Opéra de Lyon a toute sa place dans un pareil aéropage. Il vient nous présenter Dance, ballet aujourd’hui mythique, créé en 1979, de la chorégraphe américaine Lucinda Childs sur une musique de Philip Glass. Une magnifique rencontre en vue. A ne louper sous aucun prétexte également le retour du Groupe Grenade, ces trente jeunes danseurs littéralement explosifs qui, sous la direction artistique de Josette Baïz, explorent pour nous des pièces majeures de grands chorégraphes contemporains. Quand la jeunesse prend le pouvoir ! La saison se terminera, et de quelle manière, avec le ballet d’Angelin Preljocaj : La Fresque. Une rêverie somptueuse adaptée d’un conte chinois qui nous fait traverser le miroir des apparences.
Quel programme !!! Un bon conseil, jetez-vous sur vos agendas.

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