Pour fêter, en quelque sorte, les quarante ans de sa création par Antonio Gades, Odyssud invite cette saison l’une des plus grandes compagnies de ballet du monde, le célébrissime Ballet National d’Espagne. Véritable Ambassadeur de la danse espagnole, ce Ballet, aujourd’hui et depuis 2011 dirigé par Antonio Najarro, un Madrilène né en 1975, est devenu une véritable référence dans son domaine, se produisant sur les scènes internationales les plus prestigieuses, offrant au public un répertoire traditionnel autant que contemporain, délivrant à la perfection des styles aussi multiples que la danse classique espagnole, le folklore et bien sûr le flamenco.
Le ballet Zaguan – Photo Jesus Vallinas –
Entre Etoiles, Solistes et Corps de ballet, ce ne sont pas moins de trente-cinq danseurs qui participent à ce spectacle. La soirée débute par un ballet flamenco collectif signé de quatre chorégraphes : Mercedes Ruiz, La Lupi, Blanca Del Rey et Marco Flores : Zaguan, créé par cette Compagnie au Teatro de la Zarzuela de Madrid en 2015. Le décor, unique, nous montre quelques fenêtres éclairées donnant sur ce qui peut être un lieu de passage donnant accès à une maison. Un lieu sociétal dirions-nous aujourd’hui. C’est là que le flamenco va naître et, dès le premier zapateado, le ton est donné, la virtuosité, l’exemplarité, la discipline, l’authenticité vont être de rigueur. Chanteurs, guitaristes et percussionniste accompagnent ces véritables rituels andalous d’une puissance émotionnelle et sensuelle sans équivalent. A l’égal des meilleures Compagnies de ballet de notre planète, ces danseurs font preuve d’un engagement physique total n’occultant en rien une musicalité permanente et une émotion qui se lit autant sur les visages que dans le moindre mouvement des mains. Hypnotisant et magique !
Le ballet Alento – Photo Fernando Marcos –
La soirée se poursuit et s’achève avec Alento, sur une idée originale et une chorégraphie d’Antonio Najarro, actuel directeur de la Compagnie, un ballet créé en 2015 par le Ballet National d’Espagne au Teatro de la Zarzuela à Madrid. Sur une musique enregistrée composée par Fernando Egozcue, partition dans laquelle planent des échos de West Side Story, Antonio Najarro réussit le mariage détonant du flamenco et de la danse classique dans son acception contemporaine. Une contemporanéité qui, elle aussi, fait écho à Jerome Robbins et Angelin Preljocaj. Bien sûr il n’est pas question ici de grammaire romantique, n‘oublions pas que tous les danseurs sont sur talons. Cela n’empêche nullement une virtuosité, une souplesse de ligne et cette dynamique qui anime chacun et l’ensemble en un seul corps comme imprégné d’un mouvement vital. Bluffant !
Standing ovation et rappels sans fin. Mérités !