Peut-être en cette année qui lui est consacrée Claude Nougaro aurait-il changé quelques mots à sa chanson pour célébrer, avec le Lions Club Toulouse Assézat, la Fête de la Danse où, chaque année, des enfants dansent pour d’autres enfants.
Cette action phare de ce Club service toulousain réunit une vingtaine d’écoles de danse de Toulouse et de sa région pour un spectacle au profit des enfants dialysés et transplantés de l’hôpital Purpan. Comme par le passé c’est le cadre prestigieux de la Halle aux Grains qui accueillait quelques trois cents danseurs venus le temps d’une soirée donner de leur temps, de leur talent et de leur générosité pour que des enfants malades puissent avoir des vacances comme tout le monde sans pour autant interrompre leurs soins, vitaux pour la plupart d’entre eux.
Le Centre des Arts
© Annie Rodriguez
Ce sont donc 19 écoles qui étaient présentes, encadrant les danseurs du Ballet du Capitole qui, sous l’impulsion de la fidèle marraine de cette manifestation Nanette Glushak (qui n’hésite jamais à répondre oui lorsqu’il s’agit d’enfants), nous ont régalés d’un extrait de « Don Quichotte », nous entraînant avec le brio qu’on leur connaît dans le « Temps des Gitans ». La ferveur des applaudissements disait assez combien tous ont apprécié leur présence désintéressée.
VM Dance Studio © Annie Rodriguez
Jean Andreu © Annie Rodriguez
Et dans cette année particulière qui célèbre le chanteur que tout Toulouse aime et regrette, les organisateurs avaient voulu, eux aussi, rendre hommage à travers la danse à Claude Nougaro. C’est donc, après le mot d’accueil de la Présidente du Club et de la Présidente de la Commission danse, qu’ont retenti les accents de « Ô Toulouse » chanté magnifiquement par le jeune chanteur toulousain Jean Andreu, sur une chorégraphie créée pour l’occasion, et en un temps record, par Vinciane Ghyssens et Matthew Madsen de VM Dance Studio. Et ce fut l’un des moments très forts de la soirée tant l’osmose était parfaite entre danse et chant, entre danseurs et chanteur. Si l’on en juge par le résultat, ce fut sans aucun doute une de ces rencontres artistiques comme il y en a quelquefois, c’était trouver la « note bleue » chère au jazz et à Nougaro.
Centre Culturel Bellegarde
© Annie Rodriguez
Centre Culturel Bellegarde
© Annie Rodriguez
Et cet élan donné dès le début du spectacle n’allait pas se démentir tout au long de la soirée, tant par l’impeccable technique d’un certain nombre des écoles présentes que par la fraîcheur des petits danseurs qui se succédèrent sur la scène. Des adorables « as de cœur » et « tasses de thé » qui entouraient une ravissante « Alice au Pays des Merveilles » du Centre culturel Bellegarde de Corinne Guiraud, aux craquants petits ramoneurs et petites écuyères de l’école de Carole Massoutié, des « flocons de neige » de « Casse-Noisette » du Centre des Arts d’Elizabeth et Christophe Garca aux petits bouts très jazzy de « Corps et Danse » de Nathalie Pilard, tous mirent tout leur cœur dans la danse, hommage rendu à ces autres enfants retenus dans des chambres d’hôpital. Et le public attendri ne ménagea pas ses applaudissements, allumant des étoiles dans les yeux de tous ces jeunes danseurs.
Ecole Carole Massoutié
© Annie Rodriguez
Résidence des Arts © Annie Rodriguez
Mais les plus exigeants des balletomanes auraient trouvé bien des motifs de satisfaction sur un plan purement chorégraphique avec, par exemple, le « Pas de six de la Vivandière » que présentaient Marie Josée Cazals, véritable cheville ouvrière de cette soirée, et ses danseuses de la « Résidence des Arts » qui ont toutes les six de véritables qualités artistiques. De la même façon, il ne fait aucun doute que le jeune prince du « Casse-Noisette » du Centre des Arts peut faire une vraie carrière. Il faut également mentionner les danseuses de l’Association Ballerina de Candice Cazals-Simonatto qui nous ont fait rêver à l’Inde millénaire, le splendide « On stage » du Centre Chorégraphique de Sandra Marassé sur une musique de Gershwin.
Centre Culturel Bellegarde
© Annie Rodriguez
Il est difficile ici de citer toutes les écoles et tous les participants qui, dans des styles bien différents, ont toutes rendu hommage à Terpsichore.
Qu’il nous soit permis cependant de faire ici une mention spéciale pour le second ballet présenté par VM Dance, « Mooves », une œuvre qui ne déparerait pas dans le répertoire d’une compagnie professionnelle, tant la chorégraphie est riche, subtile, ciselée comme un bijou et exécutée avec une rigueur exemplaire par des danseurs déjà presque professionnels.
Cette soirée, outre qu’elle fut un enchantement pour les yeux, aura permis que des enfants l’espace d’un soir soient les vedettes d’une action caritative en faveur d’autres enfants.
Nous retrouverons l’année prochaine d’autres petits danseurs qui, avec le même enthousiasme, célèbreront la danse. Et avec le lapin d’Alice, nous vous donnons rendez-vous en 2010.