Alors que l’on célèbre un peu partout dans le monde le vingtième cinquième anniversaire de la disparition de celui qui fut un magnifique catalyseur d’influences à l’Opéra de Paris, Kader Belarbi, nommé étoile par le maître lui-même, propose à nouveau aux toulousains un superbe exercice de style, dans la plus pure tradition académique, telle que le danseur tatar sut la transmettre à des générations de danseurs.
Si Noureev a ouvert les portes du Palais Garnier aux chorégraphes contemporains (Bagouet, Cunningham, Neumeier, Robbins…), il a su à merveille remonter les grands ballets du répertoire de Marius Petipa, le maître entre tous, soit à l’identique, soit en créant ses propres versions.
Le florilège que nous propose cette année Kader Belarbi nous entraînera dans les plus belles pages de la danse classique. Le spectacle débutera par une entrée au répertoire celle du Grand Pas Classique de l’acte III de Raymonda, premier grand ballet que Noureev remonta en Europe. Plus lyrique, mais pas moins technique pour autant, le Pas de Deux de Roméo et Juliette demande aux danseurs une précision à toute épreuve par l’abondance des pas, leur enchaînement diabolique et la longueur de la scène.
Le Pas de Deux de la Princesse Aurore et du Prince Désiré, de La Belle au Bois Dormant, concentré de technique virtuose et de grande élégance, est l’un des grands morceaux de bravoure que nous devons à Marius Petipa.
La Belle au bois dormant © David Herrero
Le Pas de deux de Cendrillon et de l’Acteur-vedette, de l’acte III de Cendrillon, est également une entrée au répertoire pour le Ballet du Capitole. Pour ce ballet, Noureev a transposé l’action du conte de Perrault dans l’univers hollywoodien des années 30. Lyrique et virtuose, ce duo est tout empreint d’élégance et de raffinement.
Pour le Pas de Trois du 3ème acte du Lac des Cygnes c’est l’innovation de Noureev qui nous sera présentée. Le souci du chorégraphe était de rééquilibrer le couple danseur-ballerine, en donnant une place plus importante aux interprètes masculins, auparavant réduits au rôle de faire-valoir de la danseuse ; il introduit donc dans l’œuvre ce Pas de Trois qui offre au magicien Rothbart, une très brillante variation.
C’est avec la fascinante procession des Ombres du 3ème acte de La Bayadère, ballet fétiche de Noureev qui le vit débuter au Palais Garnier dans le rôle de Solor et qui est également le dernier ballet qu’il remonta, que se terminera ce programme-hommage à Rudolf Noureev.
Pour ce spectacle, Kader Belarbi a fait appel à deux grands interprètes de ces ballets, Elisabeth Platel et Charles Jude, Danseurs Etoiles du ballet de l’Opéra de Paris.
Un tel spectacle ne pouvait se contenter d’un accompagnement « numérique » ! C’est donc l’Orchestre du Capitole qui sera dans la fosse, sous la baguette de Florian Krumpök.
Ce programme d’exception donnera lieu également à des manifestations hors ballet. Tout d’abord une exposition photo de la Fondation Rudolf Noureev : photos de Francette Levieux dans le foyer du Théâtre du Capitole du 13 au 23 octobre (Entrée libre).
La Cinémathèque, partenaire fidèle du Ballet, projettera le Roméo et Juliette de Franco Zeffirelli.
Gageons que le public se pressera nombreux pour voir cette magnifique page de danse et rendre hommage à l’immense artiste que fur Rudolf Noureev.